jeudi 31 mai 2018

Confession d'une névrosée du sommeil

Je ne sais pas si ma névrose porte un nom, mais j'appartiens à la catégorie des gens qui sont incapables de dormir ailleurs que chez eux. Et je ne suis certainement pas la seule...

Depuis que j'habite à Lille, soit pratiquement 16 ans, je peux compter sur les doigts d'une seule main les quelques fois où j'ai passé la nuit ailleurs que chez moi. Dans ces quelques fois d'ailleurs, parce que ivre morte, je me suis effondrée sur le canapé d'un ami. Ou parce que je n'avais pas d'autre solution : pas de métro ni de bus.  La Tequila bien frappée vous fait glisser inévitablement dans les bras de Morphée... Et encore ! Je me souviens parfaitement m'être réveillée en pleine nuit cette fois là, puis d'être partie comme une voleuse, pour faire le trajet à pieds de Montebello jusque Solférino. A quatre heures du matin, tandis que les étals du marché se mettaient en place, j'ai croisé un jeune gars un peu paumé avec qui nous avons partagé une cigarette. Plus sobre et bien décidée, j'ai donc terminé ma nuit dans mon Sweet Home avant de reprendre le travail quelques heures plus tard. 

Ah, folle jeunesse !  

 Je  ne suis pas sûre de pouvoir retenter l'exploit.

Il est un fait que je dois me conditionner longuement. Conditionner mon corps et mon esprit afin de pouvoir user un autre sommier que le mien. Je n'aime pas le sentiment d'être piégée comme cette fois là où je n'ai pas eu le temps de réagir, et que je me suis laissée emporter bien malgré moi dans une soirée un peu dingue. Je ne retenterais pas le coup. 

 Chat échaudé craint l'eau froide. Lapin affolé craint les phares du chauffard.

Je n'aime rien tant que regagner mes pénates, tranquillement ; savoir que, quelque soit l'heure, je peux déposer mon armure, à l'abri des regards, et rester en tête à tête avec moi même.

Je ne sais pas à quoi est dû cette névrose. Peut-être le déclencheur a été cette première nuit dans laquelle je me suis retrouvée désorientée, hurlant comme la gosse de 8 ans que j'étais alors, dans le noir le plus complet - nous venions de déménager, de la ville à la campagne. Néons artificiels contre nuit étoilée d'encre. Tiens, d'ailleurs, à la manière de Proust, longtemps je me suis réveillée en ayant peur de la nuit. Une peur primale et primaire du noir.

Ce cauchemar terrifiant qui m'avait réveillée en hurlant n'est pas étranger, je pense, à mon fort attachement à vouloir dormir chez moi à tous prix.  En usant tous les stratagèmes possibles et inimaginables.

Et de l'imagination, j'en ai à revendre...

Mes amis connaissent ma sale manie. Ils me préviennent longtemps à l'avance. La plupart du temps j'esquive. Je trouve une dernière parade et je rentre chez moi.

Je sais que je suis une pantouflarde de l'extrême mais si un jour je dors chez vous, pas à cause de l'alcool non, c'est que je me sentirais chez vous comme chez moi.

vendredi 11 mai 2018

Le poids des mots



Je crois en la signification des mots. Ils ont un sens, une variable infime qui nuance chaque propos, chaque sentiment et émotion que peut ressentir tout être humain. Je suis persuadée que la langue française est la plus belle du monde. C’est un avis subjectif bien sûr, mais sa richesse ne peut être prise en défaut.

Mon amour pour cette langue a commencé avec mon amour des livres. Ou bien  était-il là un peu avant ? C’était une langue étrangère pour moi ; moi la fille d’étrangers sur  ce sol français. La petite fille rachitique de quatre ans qui,  par la force des choses, a appris cette langue puisque c’était la condition sine-qua-non afin de s’intégrer lors de ses premiers pas dans les petites classes. Et, je le confesse, je parle bien mieux ma langue adoptive que ma langue maternelle. C’est un fait. C’est presque inexcusable.

Pour moi, donc, et tout aussi subjectivement je redonde : je décrète que la langue français est l’une des plus belles langues du monde, si ce n’est la plus belle. Certes l’italien chante, l’espagnol roule ses « r » à n’en plus finir, le portugais met des « che » partout mais a une très jolie façon de dire que quelqu’un nous plait, l’anglais s’adonne à la concision – un chat est un chat et l’allemand… non pas l’allemand. Même si je l’ai pratiqué durant 5 années, l’allemand est guttural, mais bien pratique pour donner des ordres. 

Revenons à la langue de Molière.

J’en aime ses subtilités et j’essaie tant bien que mal de la manier comme l’épée chez un escrimeur ou, si l’analogie est trop belliqueuse, comme le peintre avec son pinceau – qu’il soit  un artiste ou (re)peigne juste un mur. 

Un simple mot se décline subtilement : ainsi un pote n’est pas un copain et un copain n’est pas un ami. Toute la nuance est dans la gradation, ce que je j’admire par-dessus tout. Aimer et être amoureu(x)se sont deux choses bien distinctes. Maigre ce n’est pas être mince. 

On peut décliner les exemples à l’infini. Et l’infini c’est loin…

Aussi, je trouve bien dommage que SMS et autres tweets en dénaturent la beauté.

Non pas qu’il faille rejeter toute novlangue, mais l’usage de l’orthographe et de la grammaire est devenu un véritable champ de bataille où bien des mots anciens sont morts aux champs de déshonneur. Et si, au moins, on orthographiait correctement ceux qui nous restaient…

Faites un effort, que Diantre !

Séduisez avec votre langue maternelle - ou maternante, mais usez-la de manière belle et noble. 

Reconquérez votre langue. Faites en votre amie, votre amante, votre amoureuse pour la vie.

mardi 10 avril 2018

Le hasard fait bien les choses

On dit souvent que le hasard fait bien les choses. Je pense que cet adage, comme tous les dictons issus de la sagesse populaire, se vérifie, une fois de plus dans cette petite histoire que je vais vous narrer.

Aussi, parlons des rencontres fortuites qui se transforment en amitiés durables, pérennes.

Prenez par exemple celle qui est devenue ma meilleure amie. M. , photographe de talent, sculpteur émérite, dessinatrice, douée de poésie surréaliste à introduire dans le réel.  J'ai entendu quelques textes qu'elle m'a lu et elle a bien une jolie plume. 

C'est elle qui, au détour d'une de nos conversations m'a rafraîchi la mémoire sur le pourquoi du comment. Pourquoi est t-on devenue amies ? Comment tout cela a commencé ? La couleur orange en a été l'élément déterminant, perturbateur. Orange is always the new Black tandis que je divaguais dans mes discussions enflammées lors de mes trajets en train, cycliste forcenée par volonté de ne pas vouloir passer le permis. 

Toujours pas d'actualité d'ailleurs. 

Je prenais donc le train tous les jours. Je n'avais pas encore changé de voie pour la 9 3/4 et je continuais mon petit bonhomme de chemin jusque Saint Amand. Je remarquais bien les sourires récurrents et communicatifs de cette demoiselle. Un sourire franc et solaire sous ses lunettes d'aviateur. Les gens qui me sourient comme ça, moi j'ai tendance à m'approcher. Comme le renard dans le Petit Prince, c'est de cette façon qu'on m'apprivoise. Car sous mes dehors de hérissons, l'un de mes nombreux surnoms, je suis quelqu'un de tendre au fond et finalement plus sociable que ma timidité parfois insurmontable. Tiens il va falloir que je vous raconte un peu l'histoire de Sébastien le Hérisson un de ces jours. Envoyez moi une note si jamais je radote. 

J'engageais donc la conversation ce jour là. Nous fîmes la route de retour, perchées sur nos vélos - puisque nous habitions non loin de l'une et l'autre. Puis le soir suivant, et tous les autres, nous découvrant des affinités. Notre amitié devint évidente au fil des conversations, de nos humeurs et de celles du temps.

Vous voyez que le hasard fait bien les choses.

Mais le pourquoi du comment, je ne m'en souvenais plus. Elle me souffla le fin de mot de l'histoire en me déclarant que, ce jour là, ce fameux jour, je narrais mes exploits culinaires en expliquant ma recette de soupe de lentilles corail que j'avais préparé la veille au soir.

Vous voyez à quoi ça tient une histoire d'amitié ?!

Je laisse désormais le hasard faire les choses car, quand il s'y met, il peut s'en produire des étincelles... 

Et vous, quelle est votre plus beau hasard de la vie ?


lundi 9 avril 2018

Nous reprenons l'antenne

Je ne dépose pas le bilan, non, mais j'avoue qu'en un an, voire plus, il s'en est passé des choses dans ma petite vie de lilloise presque quinqua.

Et non des moindres.

A moi le métro, plus de trains. Et qui dit trains, dit pas de grèves, pas de mécano victime de la panne d'oreiller, pas de retards intempestifs dûs à ... la liste est longue, vous pouvez la remplir à l'infini. 

J'ai donc quitté des collègues attachants, qui s'étaient attachés à cette collègue atta-chiante que j'étais. Et en fanfare qui plus est. Il y a des photos qui circulent sur mon kidnapping et mon arrosage de départ.

Depuis septembre de l'année dernière, je suis donc passée de l'eau aux vêtements. Pour résumer, j'ai changé de travail. Et qui dit nouveau travail, dit nouveaux collègues, nouveau fonctionnement, nouvel apprentissage. Parce que oui, j'apprends plein de trucs en ce moment, des trucs de ouf ! Bref, j'ai de nouveau repris le goût de "travailler en m'amusant et m'amuser en travaillant.

Autre nouvelle importante, bien plus triste celle-là : ma vieille grand-mère, la ronchonne Luna qui grognait toujours, quand elle n'était pas contente, ni même quand elle était contente, nous a quitté brutalement. Du même mal que Charlie et Oscar. Elle aura survécu à son compagnon Enzo d'une année. Je me souviens encore comme si c'était hier de leur coup de foudre mutuel. Jamais cohabitation entre lapins n'a été aussi rapide, en tous cas chez l'Intrepide. Désormais elle court dans les champs de carottes avec son amoureux. Du coup nous restons à trois : les deux plus jeunes lagomorphe et leur humaine de compagnie, occupée à faire du rabitt-nursing depuis 10 jours.

Et puis un an, c'est aussi le temps de partager des bons moments entre amis, des soirées en terrasses à re(dé)faire le monde, de continuer à cuisiner des bons petits plats entièrement végétalisés, de découvrir de nouveaux endroits, prendre des clichés de l'instant, mais également voir le désir d'écriture se faire moindre. Même si, en définitive, l'écriture est et restera ma plus grand histoire d'amour.

Alors, je  ne vous dis pas rendez-vous dans 10 ans. Comme je l'ai dit précédemment, je reviens.

Quelques esquisses sont déjà prêtes dans mes cartons.

See you soonest than you think.

mercredi 21 mars 2018

Reprise des programmes

Je reviens prendre possession des lieux.

Je n'en ai pas fini avec vous ni avec moi....