mardi 25 août 2015

Le cri de la carotte

Je pensais bien ne plus jamais revenir sur le sujet mais, suite à une discussion un peu « musclée » avec une de mes connaissances, je ne pouvais pas me taire davantage.

Comme toutes les conversations/polémiques, je me souviens vaguement du pourquoi –
pourquoi a-t-elle commencé ? Pourquoi est-elle aussi âpre à  vous laisser un goût bizarre dans la bouche ?

En l’occurrence cette discussion/polémique a commencé quand certains de mes camarades de train m’ont indiqué le nom d’un restaurant Lillois spécialisé dans les poissons, mais fermé désormais. Je me souviens de mon petit sourire quand, pour la énième fois, je leur ai indiqué que cela ne me concernait pas étant donné que je ne mangeais plus ni viande(s), ni poissons.

Il n’en fallait pas plus pour qu’on me titille le reste du voyage.

Je ne vais pas entrer dans le vif de la discussion mais juste pointer les quelques éléments qui m’ont agacé (pour la clarté du propos, j’ai mis les questions de la personne en gras)

-                                                 L’être humain a besoin de viande pour  vivre

 « Ah bon, je ne savais pas que j’étais morte en fait !». C'est la réplique qui me vint à l'esprit... mais un jour plus tard. Le genre de réplique qui fait mouche habituellement mais, malheureusement, pas à temps cette fois. Et pourtant j'ai plutôt la langue bien pendue d'habitude... Mais je l'utiliserais désormais.

Je me suis contentée de lever les yeux au ciel en lui indiquant qu’il y avait quand même un joli paquet d’indiens qui pratiquaient la « même religion » que moi – un joli paquet de quelques centaines de millions tout de même…  

Ce n'est pas parce que la société nous formate dès la plus tendre enfance qu'il ne faut pas se poser des questions. C'est sûr que c'est plus confortable de ne pas se remettre en cause.


                                     Mais en fait toi tu es bobo, sous entendu tu as du fric à dépenser pour acheter dans les magasins bio.

(Ah bon ? Je suis bobo maintenant : v’la autre chose)

Et bam, toujours se justifier quand on ne regarde pas à sa porte car, comme dit le proverbe, c'est l'hôpital qui se fout de la charité : il m'avoue acheter de la viande de «bonne qualité» - sic et s'insurge que j'aille dans les magasins bio pour me ravitailler. C'est vrai que l'offre est gigantesque dans les grandes surfaces pour des gens tels que moi...

C'est vrai aussi qu'une «bonne côte de boeuf» chez un boucher tradi ça coûte bézef face à mon caddie de ménagère de moins de 50 ans... Et quand je parle de caddie, il s'agit tout au plus de trois au quatre articles dans ces magasins spécialisés.

-                                    De toutes façons la situation dans les abattoirs en France n’est pas la même aux Etats Unis. Y a qu’à voir comment les américains mangent.

Encore ce fameux cliché du « c’est mieux en France » avec, par-dessus le marché, le petit exploitant qui tue lui-même ses animaux avant la vente. Et oui, on est au pays de Oui-Oui ! Tout cela pour se voiler la face. D'ailleurs je lui ai demandé de me donner l'adresse de ce petit exploitant.


-                            Je préfère qu’un poussin soit broyé plutôt qu’un être humain souffre (véridique !). Avec ce même vieux argument « vous les VG, vous êtes plus sensibles à la cause des animaux qu’à celle des humains ». Encore une généralité – une de plus, on n'est plus à ça près, alors que je pense profondément que les deux sont liés.  Il ne s’agit pas de faire un choix mais bien de considérer tout être vivant comme méritant notre attention.

Là, comme dans Lost au dernier épisode, je commençais à fulminer puisqu’il s’agissait enfin de parler de moi ; de moi qui accordais plus à un poussin qu’à un humain. De moi qui subissais une nouvelle fois un jugement de la part de quelqu’un qui,  sans aucun doute, ne levait pas le petit doigt pour aider son prochain et qui se contentait d’attendre son absolution quotidienne après la messe du dimanche.

Du coup je lui ai demandé ce qu'il faisait pour les humains... par exemple un SDF dans la rue, qu'on rigole un peu.

A ce moment, notre discussion dérapa, si elle pouvait déraper davantage encore, puisqu'on aborda le sujet l’IVG. Comment ? Quand ? Je ne sais plus vraiment, mais je sens bien que le sujet lui brûlait la langue.  Je vous laisse imaginer les conclusions et les affirmations de mon interlocuteur selon lesquelles j’avais tort. Mon énervement atteignant des sommets sur ce point particulier,  Simone Veil se retournant dans la tombe. En tant qu'héritière  d'un mouvement de libération - ce n'est pas si vieux après tout - je lui balançais que ça n’étonnait pas venant de la part d’un Cisgenre.

« Quoi ???? »

« Un mâle hétéro catholique occidental »

« Mais tu peux pas me réduire à ça par ce que je suis un mec ».

« 40 ans de lutte féministe pour en arriver à cela » soupirais-je en mon for intérieur. Bienvenue au siècle des lumières.

Et, pour clore le sujet, nous revîmes à nos moutons, c’est-à-dire à mon végétarisme hérétique, en m’assénant un péremptoire « l’Etre humain est au dessus de tout, il maîtrise le monde ».

 Rien que ça !

Bah, avec de type d'argument, il n' y a plus grand chose à dire...

« Évidemment, tu es spéciste et moi je suis antispéciste » lui rétorquais-je tout de même. «Et dans ces conditions, on n'arrivera pas à  être d'accord»... sauf sur le vélo, ce qui limite fortement les débats

Son regard plus qu’interrogatif, me demandant de définir ces termes.

« Rentre chez toi, allume ton PC, et vérifie sur google ».

Je sais ça paraît péremptoire et hautain mais...

Mais nous arrivions en gare de Lille Flandres et il était  inutile que j’use ma salive davantage puisque j'étais bornée, écolo-bobo-vegé-débile… A un moment, c’est juste fatiguant d’expliquer les termes à quelqu’un qui, au bout du compte, refuse d’écouter ce qu’on à lui dire mais essaie par tous les moyens de vous repousser dans vos derniers retranchements..

Que je sache, je n'ai jamais collée un revolver sur la tempe de qui que ce soit afin que  ce qui ce soit adopte mon mode de vie. 

Je ne comprends toujours pas pourquoi la différence chatouille ainsi mes congénères mais, désolée, j’essaie de comprendre le monde qui m’entoure et m’efforce de ne pas me conformer à ce que l’on attend de moi lorsque ça heurte mes convictions.

Surtout si ça heurte mes convictions.

Alors non, je persiste et je signe : ce n’est ni une lubie de ma part, ni une mode, ni quoi que ce soit de passager.

Les gens qui me connaissent depuis longtemps, me connaissent suffisamment pour savoir que je ne prends jamais une décision à la légère, surtout lorsqu’il s’agit de remettre en question un mode de vie qui entraînerait, quoi qu’il en soit, les mêmes sempiternelles questions à mon égard, ou à l'égard des quelques 3% de la population française.

Changez de disque : soyez créatifs !

Parce que le cri de la carotte…

Sérieux !


Sérieux ?





vendredi 14 août 2015

Et la politesse, qu'est-ce que t'en fais, p'tit con ?

Après mon souci de (mal)propreté de la semaine dernière, dans la foulée,  ça ne peut pas faire de mal, pourquoi ne pas relever un problème récurrent, de  savoir vivre, celui-là : les fameuses caisses de supermarché. Ou des clients qui se comportent comme des gougnafiers. 

Plantons donc le décor.

Je passe en caisse et attend sagement pour poser mes courses sur le tapis roulant. Avant moi, un homme de 35 ans environ, nanti d’un gros casque sans fil. Certes on n’entend pas la musique qui sort de ses écouteurs. Mais ce n’est pas cela qui me chagrine. Non content de ne pas décocher un mot – tiens un touriste qui ne speake absolutely pas français ? Que nenni : c’est bel et bien un gaulois. Un gaulois qui ne sourit point et qui ne dit point bonjour à la caissière. Comme si elle n'existait pas. Alors que moi, on m'a toujours appris à saluer les gens. C'est plus fort que moi ; c'est dans mon éducation, cette politesse.

Je serre les dents ; je ronge mon frein ; le taureau que je suis, prêt à encorner le torero dans l'arène.

Puis on arrive au bout : non content de ne pas décocher un mot - autisme avéré au simple crétinerie ??? - le triste sire ne daigne même pas enlever ses monstrueux écouteurs lorsque la caissière passe ses articles. Pour le coup, s’il y a bien un truc qui me gonfle sérieusement, hormis le manque de politesse du simple « bonjour », je dirais même le BA-BA du savoir vivre en société, le minimum syndical de la salutation, c’est qu’on passe en caisse sans arrêter ni sa conversation au téléphone, ni sa musique. Ces petits gadgets, que j'utilise aussi régulièrement, sont devenus la plaie dans notre espace de communication, ou plutôt devrais-je dire non communication.

Je suis comme tout  le monde : ça me gonfle aussi de faire ses courses quand le magasin est bondé que la file d'attente s'englue jusqu'aux rayons ! Mais, de grâce, ça doit encore plus gonfler ces étudiants  également– oui parce que la plupart sont des étudiant(e)s aux horaires de merde et au salaire de merde. Alors, de grâce, ça ne coûte rien de décrocher juste un sourire et une formule de politesse. C’est pour ça que je n’aime pas les caisses minutes et que mes emplettes passent obligatoirement par la case "être humain". C'est tout de même plus sympathique...

Pour en revenir à nos moutons, enfin mon client mal élevé, j’étais à deux doigts de lui  balancer une vanne bien sentie mais je me suis retenue : au moins il a quand même dit « au revoir » et « merci », ais-je souligné à la caissière. Bah, quand même quoi !!!

Moralité : la demoiselle derrière moi a enlevé son casque lorsque c’était son tour de passer ses courses.

N.B. : bien sûr, il y a des sujets bien plus graves et, croyez-moi qu'en tant que râleuse professionnelle, je m'insurge sur énormément de sujets. Mais je me dis aussi que si l'humain lambda écoutait les autres sans s'écouter en premier : s'il faisait preuve d'un peu plus de respect, le monde ne s'en porterait pas plus mal...

mardi 11 août 2015

La bienséance c'est pas fait pour les chiens...

...Et encore, je suis à peu près sure que certains chiens ont plus de bienséance que d'autres bipèdes !

Pour une fois, je ne narrerai pas mes exploits et mes cascades en tout genre, mais deux faits qui m’énervent régulièrement à ce jour : la propreté, ou plutôt le manque de propreté, et l’impolitesse quotidienne, dont je parlerais dans un autre post.

J’ai donc un souci avec la propreté. Non pas que je ne sois pas propre, loin de moi cette idée, mais j’ai un souci avec les gens qui se comportent comme des gougnafiers dans les rues de ville. Tiens, prenons l’exemple de Lille.

Je me suis fait la réflexion pas plus tard que la semaine dernière que la propreté laissait à désirer.

Et quand je parle de propreté, il s’agit plutôt des gens sans éducation aucune. Mais là, un manuel de savoir-vivre n’y suffirait pas.

L'objet du délit, donc : je sors de chez moi et, outre les habituels mégots/paquets de chips et/ou gâteaux vidés consciencieusement/ainsi que des canettes de divers breuvages,  soudain comme une envie de vomir sur la chaussée déjà bien dégueulasse : une capote, usagée. Je vous laisse imaginer ce que vous voulez... ou pas, après tout. Parce qu’il n’y avait aucun doute au sujet de l’usage qui avait été fait la veille de ce préservatif. Ce spectacle, avant 8 heures du matin, et après un copieux petit déjeuner, a de quoi calmer même les estomacs les plus solides, dont celui de votre serviteur.

Pourtant, juste en face, une énorme poubelle, même pas remplie.

Allez comprendre pourquoi mes concitoyens s’obstinent à balancer leur détritus sans aucune gêne dans les rues de leur ville.

Et pourtant, Dieu sait que je te trouve toujours aussi jolie, Lille, malgré les couches de crasse qu’on te lance à la figure !


Et je vous passe les peu ragoûtants qui se curent le nez à deux mètres de vous, ou encore les propriétaires de chiens qui ramassent les crottes de leur toutou, pour les balancent aussitôt sur le bas-côté. Et shplaf fais ton vélo quand tu roules dessus....