Les
tablettes, liseuses et autres Smartphones ne remplaceront jamais le
plaisir de tourner les pages jaunies, cornées d’un vieux bouquin
qu’on a retiré du rayonnage de sa bibliothèque ; bouquin
empli de poussière, que l’on vient à l’instant de réanimer en
le sortant ainsi, de manière un peu cavalière parfois parce qu’on a
juste été attiré(e) par la 4ème de couv’ ou encore
la photo de l’auteur(e).
De
cela en suis-je persuadée.
Bien
sûr, ces outils technologiques nous offrent un large éventail, des
lectures aussi diverses que variées, de contrées pourquoi pas
inexplorées ? Ils prennent également moins de place, dans sa
valise ou son sac à dos.
Mais
le fait est que cela rendra de manière imparfaite le simple geste de
lever la main et de tourner cette page entre le pouce et l’index,
curieuse de ce que le conteur a à nous raconter. Parce que les
pages se tournent à l’envi, on y revient si l’on n’a pas
compris ou lu à la va-vite – trop vite sans être concentré(e) ;
on peut le poser sur la banquette d’un train pour admirer le
paysage – ou tout simplement réfléchir à cette vérité que
l’auteur vient de nous asséner avec aplomb, ou en le posant sur la
table d’un bar, afin de fumer une cigarette à la fraîche. Si l’on
effectue le même procédé à l’aide de ces nouvelles
technologies, la magie ne sera pas la même. Je gage aussi que ces
liseuses et autres objets si modernes fassent justement l’objet de
convoitises, bien plus qu’un simple livre. Et un livre est, en
vérité, bien plus qu’un simple objet. Il est la part de mystère
qui est en nous, la porte ouverte vers un monde nouveau. Une machine
ne reste qu’une simple machine, et ne se prête pas.
Quid
des bibliothèques virtuelles ?
Comment
emprunte t-on ces ouvrages ? Combien de temps pour les lire –
s’effacent t-ils au bout de x jours de prêt ? Comment les
restitue t-on ? Y aura-t-il un(e) bibliothécaire robotique qui
nous donnera des amendes pour un oubli, un livre non rendu en temps
et en heure ?
Comment
se prête t-on de tels ouvrages entre gens passionnés par la
littérature ?
Et
au final, le livre n’est-il pas l’idéal pour entamer la
conversation avec un(e) parfait(e) inconnu(e), la fameuse quatrième
de couv’ étant plus incitative, non ?
Pour
ma part, elle m’a donné bien des occasions pour communiquer,
échanger sur tout mais surtout sur rien…