mardi 29 décembre 2015

Tête de linotte

Il m'en fallait encore une afin de terminer l'année en beauté, outre cette trachéite rituelle qui vient me perturber ma gorge à la même saison. Certes, j'ai un côté Pierre Richard rêveur, gaffeur, et lunaire mais, sur ce coup-là, j'en tiens une couche, selon l'adage.

Voyageuse en vélo, je glisse mon fourbi dans un sac à dos bien pratique, dont une tablette qui me sert non seulement à écouter de la musique mais aussi à lire ou encore à regarder mes chères séries dans le train – ça fait passer la demie-heure de trajet. Sans compter que cette fois, il s'agissait de l'épisode spécial du Dr Who – encore me direz-vous ?! Oui mon addiction me pousse à la regarder directement en VO sur BBC, comme à l'accoutumée puis dans la foulée en sous titré – généralement 48 heures plus tard. Mon guilty pleasure. Quand j'aime, je ne compte pas les visionnages. 
 
Toute contente, je file gaiement en direction de la gare, en me disant que mon sac à dos est justement bien plus léger ce soir là. 
 
J'accroche mon vélo dans le wagon, bondé pour une fois – pourtant nous sommes en vacances, je trouve une place, puis remarque enfin que mon sac à dos est ouvert. Grand ouvert. Je fouille fébrilement, anxieuse. Ouf, mon portefeuille se trouve toujours au fond du sac. Je remarque aussitôt que la pochette avant est également ouverte. Celle où je glisse ma chère tablette.

Qui n'est pas à sa place. Le carnet de notes y est, lui. Celui dont je me suis servie pour vous narrer ma mésaventure de ce jour ; mes historiettes sans importance. 
 
Je tente de me souvenir si, à tout hasard, j'aurai entendu un bruit du genre « spong » ou encore « shplak », le son d'un objet qui tombe sur le bitume lors de mon trajet de mon travail à la gare. Mais non. Je peste contre ma distraction, n'en mène pas large. Ma voisine de droite constate mon énervement tandis qu'elle s'entretient au téléphone avec une amie.

J'appelle une collègue. Répondeur. Je peste de nouveau. J'appelle une autre collègue, qui décroche au bout de trois sonneries. Je n'ai pas fait 50/50 ni utilisé mon joker, mais fais appel à une amie. Je lui demande de vérifier si, par bonheur, la tablette serait tombée près de mon bureau. Elle s'exécute de bonne grâce,. Je la sens amusée. La tablette est bien tombée comme je l'ai imaginé. 
 
Dans ma poubelle. 

 Par quel mystère ? Nul le saura jamais. Elle est tombée dedans, tout simplement.
Je suis rassurée.

Ma voisine de droite aussi est rassurée, pour le coup, puisqu'elle me tend le pouce levée, tout sourire. 
 
Je suis bonne demain pour quelques moqueries. Ce n'est pas grave. Du moment que je récupère ma tablette, mais surtout ce qu'elle contient – j'ai déjà perdu une clé USB, qui n'avait pas été sauvegardé. La poisse donc.

Heureusement, 2015 se termine bientôt, sauf que...

Sauf qu'il me reste encore deux jours à tirer avant de me persuader que je suis « sauvée » en bonne tête de linotte que je suis !!!

jeudi 24 décembre 2015

Un peu plus de questions existentielles... ou pas !

Parce qu'il y aura toujours de la matière, et que les questions arrivent au fur et à mesure....


-  Pourquoi le vent est toujours de face quand on est vélo et jamais de dos ? Non, mais c’est vrai quoi, à raison de 5 jours pas semaine, les jours de grand vent c’est juste râlant et fatiguant de pédaler pour arriver jusqu’à la gare. Tiens, pas plus tard qu'en début de semaine...
 
-  Pourquoi les enfants se lèvent toujours plus tôt pendant les vacances et, surtout, pourquoi il faudrait presque un treuil pour les faire se bouger quand  sonne l'heure pour dire qu’il est temps d’aller à l’école ? Je crois que c’est une vérité universelle et générationnelle. Je n’ai toujours pas la réponse. Mais de grâce arrêtez de hurler sur vos gamins quand j’essaie de (re)trouver le sommeil durant mes vacances, décalées certes. Ce message s’adressant essentiellement à mes charmants voisins de droite aux goûts musicaux discutables.

-  Pourquoi, quand on entre dans le supermarché, les caisses sont invariablement désertées et, pourquoi, tout aussi invariablement, c’est la queue jusque dans les rayons quand il s’agit de payer ses courses ? Corollaire : pourquoi je tombe toujours sur le petit vieux qui bloque tout le monde parce : cherche sa monnaie/discute de la pluie et du beau temps/ demande à vérifier combien il lui reste de points sur sa carte fidélité/conteste un prix ou la promo du jour (entourer la mention adéquate) ? D’ailleurs on ne m’y prendra plus à l’Intermarché de la rue Nationale….

-  Peux-t-on utiliser des expressions impliquant des animaux lorsqu’on est soi-même végéta.ien/vegan ? Prenez vos plumes et vos cahiers et faites moi la liste de celles-ci. Ce sera tout pour vos devoirs de vacances.

Et Joyeux Noël à tous !

mardi 15 décembre 2015

Le Front de l'air effraie

Parce que c’est encore frais. Que j'ai été sollicitée. Que l’alternative qui m’était proposée ne me convenait aucunement. 
 
Depuis que j’en ais ce droit, il n’y a pas si longtemps si l’on compte juste et bien, je m’y suis toujours pliée avec plus ou moins bonne grâce. Hormis une seule et unique fois pour cause d’oubli. Mais cela concernait les cantons. Je me souviens aussi du jour où, parce que ça tanguait dangereusement, vers le côté sombre de la force, j’ai écourté ma présence à ce mariage… ou ce baptême, je ne sais plus très bien, et j’ai pris le train plus tôt pour me rendre à l’isoloir.

Ce dimanche, pour la toute première fois de ma vie, je me suis pourtant abstenue. Je n’en suis ni fière ni honteuse. J’ai longuement hésité croyez le bien. J’ai pesé le pour et le contre, ou plutôt l’utile à cette désagréable sensation que, une fois de plus, j’étais prise au piège, n’ayant pas d’alternative – on me l’avait tout simplement retiré. J’ai même mis mon manteau, glissé la carte d’identité dans ma poche et puis…

Et puis je suis allée prendre le thé avec mon voisin du dessus. Nous avons discuté de choses et d’autres, mais surtout de ce qui nous tenait à cœur. Puis je me suis ravisée, eu comme un déclic en sachant qu’elle ne passerait pas. Pas cette fois, ni jamais j'espère.

Je me suis dit que j’avais fait mon boulot dès le premier tour. Qu’après tout, ceux qui ne s’étaient pas déplacés pour x ou y raisons, n’avaient qu’à se bouger le postérieur. Parce que mon droit était aussi de m’abstenir pour un deuxième tour qui ne me laissait aucun choix. Mes convictions étant ce qu’elles sont, j’ai en plus qu’assez de me rendre utile quand d'autres se réveillent trop tard.

Et si un jour cela devait arriver, je crois que je partirais, moi et mes lapins, à Berlin. Définitivement.

Promis.

Promis, la prochaine fois, en croisant fortement les doigts et les pattes pour que si jamais la chose arrive encore, hélas, si je glisse un bulletin dans l’urne ; si le choix m’est retiré comme en ce dimanche ; si une fois de plus on m’impose de faire barrage, le bulletin sera peut-être blanc. Ou alors, en laissant exprimer ma créativité et mon imagination, je dessinerais une jolie moustache et griffonnerais une de mes vérités sur ce maudit bulletin.

lundi 7 décembre 2015

Mon cher immeuble... Mes chers voisins...

 L’immeuble ne paie pas de mine. Il aurait bien besoin d’un relooking extrême tant la façade est fanée. La devanture, véritable vitrine, jadis boucherie, attire inévitablement badauds et passants, qui s’installent régulièrement sur les rebords des larges fenêtres, en éclusant à qui mieux mieux leur canette de bière de mauvaise qualité – il y a un Lidl non loin. Ou encore en laissant restes de sandwich et papiers d’emballage. 
 
Mais cet immeuble, qui ne paie pas de mine, révèle pourtant des trésors ; un chaleureux cocon où, comme dans une famille recomposée, chacun y trouve sa place dans un joyeux bordel... ou  encore un calme tout relatif après la tempête du samedi soir. Celle ou celui qui décide d’y poser ses bagages n’a plus vraiment envie de quitter ces lieux.

Prenez par exemple le dernier étage. On grimpe bien vaillamment les deux premiers escaliers puis, passée cette étape importante, le souffle se fait plus rare tandis que la minuterie s’éteint automatiquement au bout des 75 secondes fatidique. La peste soit de cette minuterie lorsqu’on se retrouve coincé(e) dans le noir le plus total en tâtonnant pour atteindre le bouton. Sésame ouvre toi… non, en fait, plutôt « et que la lumière soit ».

On arrive enfin, le râle digne d’un orque échoué sur la plage.

Honneur aux dames, d'abord :

Il y a M. 
 
M. la sportive aux dreads qui arrivent jusqu’au bas des reins. Elle frappe parfois à votre porte pour savoir comment ça va, vous donner un coup de main à l’occasion quand vous avez subi les outrages d’une inondation ; arrive juste au moment où vous avez le plus besoin, l’instant où vous êtes à deux doigts de péter un câble parce que la soirée part à vau-l’eau, sans faire de mauvais jeux de mots. Vous partagez un peu de bon vin tout en commentant un film de vampires de manière drolatique et vous vous rendez compte que vous avez passé une bien belle soirée,  en définitive ; spontanée certes, mais qui vous redonne le moral à votre blues permanent.

Puis il y a son colloc’ J.

On appelle J. par son diminutif, toujours, jamais par celui qui est inscrit sur la boîte aux lettres. Cette même boîte que le facteur s’évertue à inverser en glissant le courrier au petit bonheur la chance.

J. a toujours un sourire aux lèvres, un sourire qui donne foi en l’être humain parce que vrai. C’est un jeune homme affable et de bonne humeur, qui vous sauve votre soirée en changeant cette maudite roue de vélo qui ne veut décidément pas sortir de sa gaine. J. est musicien également, et parfois on entend un son mélodieux venir de là-haut – les cieux du 3ème étage. Apaisant et agréable. Vous risquez de tomber sur un bœuf improvisé où il claque quelques mesures sur sa guitare folk. Alors vous vous asseyez car vous êtes conviée à la bière de l’amitié ; celle où l’on prend le temps de se poser après une rude journée.

Un étage plus bas, vous avez B., l’ancien étudiant qui travaille de nuit et que vous croisez quand il s’en va justement au turbin, comme un de ces millions de galériens, dont vous faites partie, aussi. Vous lui trouvez la mine bien pâle. Vous vous inquiétez alors, lui demandant comment ça va, et écoutant attentivement la réponse à la question, parce qu’un « ça va ? » est plus qu’une formule de politesse. 

Vous le voyez souvent nanti d’un sac – il va faire ses courses au Carrefour du coin, ou d’un sac à dos tout court – il s’en va pour quelques jours. B. est un jeune homme très discret. Il aime recevoir et il n’est pas rare qu’on entende des éclats de rire dans le couloir, à l’arrivée comme au départ. 
 
Encore plus bas, juste au dessus, il y a le petit nouveau, le benjamin de la famille, M. Quoique, niveau taille, le benjamin est, comme souvent, le plus grand de la fratrie.

M. avec son look de petit fils à papa sur qui on s’arrête la première fois en ayant un sourire aux lèvres. Pensez-donc, ici on est dans un quartier bohème à défaut d’être bobo. Mais il ne faut pas se fier à cette première impression, qui est fausse, comme parfois les premières impressions. M. est en fait quelqu’un de raisonnable qui s’inquiète de savoir s’il n’y a pas eu trop de bruit le soir où il y a eu du monde chez lui. Et ça, croyez-moi, ça vaut tout l’or du monde et rend plus supportable les soirs où les basses sont un peu trop fortes. 
 
Et, enfin, revenons à la façade. Le rez-de-chaussée. Votre serviteur. L’aînée.

Il y a moi donc, avec son côté maternel un peu italien, certainement méditerranéen et foncièrement latine, qui aime cuisiner pour tout le monde parce que, hérédité ou non, votre serviteur ne peut s’empêcher de cuisiner pour tout un régiment - les proportions et nous, ça fait deux ! Il y a moi aussi qui, avide de partager, prête bien volontiers ses rêves pelliculés sur DVD achetés d’occasion. Celle aussi qui ouvre volontiers la porte quand elle comprend que, on a beau s’acharner sur la serrure, celle-ci ne veut pas céder.

C’est un immeuble qui ne paie pas de mine, c’est vrai, mais comme dans toute alchimie, il ne faut surtout pas se fier aux alliages. Comme pour toute première rencontre, il ne faut pas se fier à l’apparence mais laisser le temps faire son œuvre comme tout vin qui se bonifie avec l’âge.

L’apparence est, comme souvent, trompeuse.
 


lundi 16 novembre 2015

Une minute de silence




 


Parce que je n'ai que ma plume et que mes mots... Parce que je suis encore sous le choc...


Une minute de silence...
.
Ça peut paraître long pour nous qui nous nous tenons bras croisés dans cet accueil, la mine grave, fatiguée. C’est long aussi quand les pensées s’entrechoquent, s’emmêlent ; quand on a envie de hurler sur le crétin qui téléphone au moment inopportun, tandis que nous sonnons le glas de notre stupeur.

Mais une minute c’est court.

C’est très court pour ceux qui sont morts cette nuit là. Ceux qui voulaient juste boire un verre en terrasse d'un café tout en refaisant le monde ; discuter avec ses amis, tout simplement. Ceux qui n'ont pas compris tout de suite que c'était bien plus que des pétards, à l'extérieur du stade, un lieu où l'on est censé déposer ses armes. Celles et ceux qui voulaient juste partager un  moment de musique. 

Ne dit-on pas que la musique adoucit les mœurs, pourtant ?

Une minute pour exprimer silencieusement son effroi, sa tristesse, son horreur de ces dernières heures. 
 
Et de la colère aussi face à l'impuissance. Face à cet univers parallèle qui déchire notre réalité.

Ne tombons pas dans leur piège qui veut nous faire du voisin un ennemi. Ne les laissons pas gagner. Face à la mort, la vie souveraine. Toujours se relever. 
 
Taisons l’indignité de ces malades qui, au nom d’une religion, se targuent de faire justice ici-bas. Ils ne sont que de vulgaires criminels de masse qui souillent la religion qu'ils pensent honorer. Nul Dieu ne peut demander une telle abomination.

Ni le tien, ni le mien.

Une minute enfin, pour ne pas oublier tous ces morts anonymes aux quatre coins de la planète et qui tentent de vivre, malgré tout, malgré la folie des hommes. Ne les oublions pas, eux qui vivent l’horreur d’une guerre permanente, quotidienne.

A l’image de cette pancarte, que je reprends à mon compte : « aimez-vous les uns autres, bordel ! »

Alors, laissons...

Laissons toute une page blanche pour honorer nos morts.











































































































































jeudi 12 novembre 2015

A l'arrache... où comment j'ai kiffé ma soirée

Une semaine, ou presque. Cela faisait quasiment une semaine où je surfais sur les sites spécialisés. Et, quand je parle de sites, n’y voyez là aucune perversion ou marotte pornographique de ma part puisque que mes sites à moi étaient ceux de la revente de billets.


J’ai donc tout écumé, de e. Bay à ma Fnac attitrée, en passant par le Bon Coin. J’y ai même déposé une annonce et en ai répondu à une autre. De guerre lasse, et dépitée – pourquoi a-t-il fallu que je me décide à la dernière minute ? j’ai bien failli abandonner le jour J en question, c’est-à-dire il y a deux  petits jours seulement. 
 

Pour me donner une bonne conscience, j’ai quand même insisté quelques heures avant que le rideau ne se lève, en tant qu’ancienne reine du pompon (private joke inside : N. si tu passes par là). Un dernier petit tour et puis s’en va.


Pour une fois donc, ma bonne étoile, mon ange gardien qui n’avaient rien glandé depuis une décennie, ont bien fait leur boulot : une place, une seule, en orchestre, au trou du cul de la salle, mais je m’en foutais. Le concert était affiché complet depuis des mois. Une place donc, une seule, clignotant devant mes yeux, n’attendant que moi comme pour me récompenser d’avoir tant cherché.


Ni une, ni deux – enfin si, me connaissant, il fallait quand même que j’y réfléchisse deux secondes : avais-je vraiment envie d’y aller ? Est-ce que ça valait la peine, cette course effrénée derrière mon clavier ? Et puis, je me suis dit que c’était un bien beau clin d’œil au bout de 8 années d’amour et désamour.


8 ans où je m’étais inscrite sur ce forum aux 6 milliers de membres, avec la chance sans aucun doute d’avoir fait les plus belles rencontres de ma vie (N., toujours toi, si tu passes par là, ne t'inquiètes pas, tu es également une belle rencontre, toi derrière le comptoir, moi en train d’écluser ma énième bière, juchée sur ce tabouret gigantesque).


C’était également l’occasion de voir l’animal en question en chair et en os, au bout de tout ce temps, en live et non plus par écran interposé quand ma télécommande donnait quelques signes de velléités.


Mais il fallait compter avec le tic tac du chronomètre qui s’affiche en bas de l’écran : 10 minutes pour finaliser ma commande ; le stress qui s’envole quand on constate que le site rejette ma carte bleue – en fait j’avais tout simplement épuisé le crédit-temps qui m’était imparti ; le stress de nouveau, quand tout se ligue contre vous et que vous vous rendez compte que vous avez vraiment envie de cette chose ; l’appel à un collègue pour me véhiculer vers le seul et unique point de vente – retrait magasin, ça craint.


Et me voilà partie pour un ticket dans l’espace, en l’espèce un drôle de zèbre, une bestiole dont je tairais le surnom par lequel on l’avait affublé depuis cette émission. Nous sommes en effet passés à autre chose.


La file d’attente devant le théâtre Sébastopol était longue comme 20 de mes bras. Malgré cela, elle allait bien plus vite qu’une file aux caisses de supermarché, en fis-je la remarque à mes voisins d’attente. Je sus par la suite que des places étaient encore disponibles le soir même – bien ma peine, et bien ma veine, toute cette frénésie pré-concert !


Ce ne fut que 10 minutes plus tard que l’animal en question n’apparaisse sur scène, déclenchant clameurs et cris en tout genre.


Mais places aux impressions :


  • - Mon Dieu, mais il est vraiment très grand ! fut ma première réflexion

  • - Une technique vocale de malade

  • - Un déhanché euh… bah un déhanché quoi !

  • - Une énergie de timbré. Ce jeune homme m’épuise, littéralement.

  • - La partie discothèque qui m’accroche moins. Pourtant j’adore l’électro

  • - Un charisme et un humour imparable : cocktail choc

  • - Quelqu’un qui crie au moment d’un passage piano (moins bien parce que, merde, des fois faut juste écouter et se taire). 

  • - Un moment magique parce que « la vie est belle » et une jolie réinterprétation de « Jacques à dit ».
     
  • - Une vraie interaction avec le public. L’animal passe à deux mètres de moi pour « chauffer » les spectateurs au balcon

  • - Deux rappels et 2 h de show : belle surprise. Sans compter un clin d’œil à la chanson Berlin qui me ramène un an plus tôt. Merci

  • - Discussions avec des fans d’Amiens et de Belgique. Merci aussi.

  • - Quelques photos. Pas le plus important, juste pour le souvenir. Mais je ne comprends toujours pas ceux qui passent les concerts à filmer : où est le plaisir dans tout ça ?

Bref, quitte à me répéter, une bien belle soirée, à l’arrache, terminée en compagnie de mon N. à moi, attablés à la terrasse de ce bar de Wazemmes en plein novembre.



mercredi 4 novembre 2015

La logique implacable de la SNCF

Ou comment la SNCF navigue en mode « les informations je les garde bande de cons».

Malgré les nouveaux horaires et l’affluence retrouvée, fin de vacances scolaires oblige, rien à signaler de fâcheux concernant ma grande pote de toujours, amie des voyageurs journaliers.

C’était sans compter un petit malin qui a eu la bonne idée de laisser un sac bien en évidence, orphelin, dans un wagon, sur la ligne que nous prenons usuellement. Plan Vigipirate mis en œuvre, normal. Le trafic s’arrête.

Nous arrivons donc en gare et les retards sont annoncés au fur et à mesure. Le temps d’attente augmentant de manière exponentielle à mesure que l’heure théorique de départ de train est dépassée.

Nous faisons donc contre mauvaise fortune bon cœur : il n’y a pas à tortiller du popotin, nous sommes à la merci des intempéries ou des blagues en tous genres, surtout de mauvais goût. D’ailleurs si je chope ce petit con qui a laissé ce sac…

Vous me direz, pourquoi je râle ?

Ce n’est pas le fait d’arriver en retard. Le retard est la variable, l’inconnu de l’équation de tout SNCFiste lambda. C’est, une fois de plus, une fois de trop, la manière dont nos chers membres de la Société Nationale des Crétins pas Finis gèrent les informations. Et qui dis gérer, dis pas d’information du tout, tandis que notre ami Simone continue à nous égrener sa litanie de destinations et d’horaires de tout poils.

Si je peste ce jour, et si dans le wagon nous râlions, c’est contre cette logique imparable, inhérente à la SNCF :

  • Une centaine de pékins assis sagement dans le train suivant – train qui doit partir à 8h35. La solution de la sagesse pour tout habitué du TER.

  • Un premier train retardé qui néanmoins attend à peine avant de repartir – le 8h05. Trop tard pour se coltiner le sprint vers le quai à l’autre bout de la gare.

  • Le deuxième train retardé, celui que je prends habituellement,  soit le 8h12, arrive en gare et vomit sa foule de travailleurs-sur-Lille. Qui font la gueule. Comme tous les jours.


Le train est vide. Désespérément vide et nous sommes en face, attendant que le nôtre démarre –retard pour retard, autant prendre le train suivant qui doit nécessairement partir à l’heure dite.

Que nenni ! Bande de bouseux…

Que croyez vous qu’il arriva :

Notre chère Simone, toujours elle, nous hurle dans le micro que le train sur la voie 7 va partir… Pétard de pétard, nom d’un petit bonhomme en bois : ce foutu train est vide pourtant….

Ni une ni deux. Nous rassemblons rapidement nos affaires, entrechoquons nos vélos et nous précipitons sur la voie d’en face. Parce que 2 minutes ça peut paraître long, mais dans le cas présent, ça s’appelle se foutre de la gueule du monde.

Pour résumer, et bien que l’on ne soit aucunement le 1er avril, notre farceuse de SNCF avait bel et bien l’intention de faire partir un train vide qui, je le répète était déjà en retard de près d’une demi-heure. Et le train qui logiquement devait partir à l’heure, prit donc du retard.

Tout est normal. Tout est sous contrôle. C’est Mme la SNCF qui gère…

Curieusement, le contrôleur n’osa pas montrer le bout de son nez durant les 2/3 du trajet. Le temps que les esprits se calment.

Sinon, c’est toujours valable « à nous de faire préférer le train ??? »




lundi 26 octobre 2015

Livre... ou liseuse ? C'est tout lu !

Les tablettes, liseuses et autres Smartphones ne remplaceront jamais le plaisir de tourner les pages jaunies, cornées d’un vieux bouquin qu’on a retiré du rayonnage de sa bibliothèque ; bouquin empli de poussière, que l’on vient à l’instant de réanimer en le sortant ainsi, de manière un peu cavalière parfois parce qu’on a juste été attiré(e) par la 4ème de couv’ ou encore la photo de l’auteur(e). 
 
De cela en suis-je persuadée.

Bien sûr, ces outils technologiques nous offrent un large éventail, des lectures aussi diverses que variées, de contrées pourquoi pas inexplorées ? Ils prennent également moins de place, dans sa valise ou son sac à dos. 
 
Mais le fait est que cela rendra de manière imparfaite le simple geste de lever la main et de tourner cette page entre le pouce et l’index, curieuse de ce que le conteur a à nous raconter. Parce que les pages se tournent à l’envi, on y revient si l’on n’a pas compris ou lu à la va-vite – trop vite sans être concentré(e) ; on peut le poser sur la banquette d’un train pour admirer le paysage – ou tout simplement réfléchir à cette vérité que l’auteur vient de nous asséner avec aplomb, ou en le posant sur la table d’un bar, afin de fumer une cigarette à la fraîche. Si l’on effectue le même procédé à l’aide de ces nouvelles technologies, la magie ne sera pas la même. Je gage aussi que ces liseuses et autres objets si modernes fassent justement l’objet de convoitises, bien plus qu’un simple livre. Et un livre est, en vérité, bien plus qu’un simple objet. Il est la part de mystère qui est en nous, la porte ouverte vers un monde nouveau. Une machine ne reste qu’une simple machine, et ne se prête pas. 
 
Quid des bibliothèques virtuelles ?

Comment emprunte t-on ces ouvrages ? Combien de temps pour les lire – s’effacent t-ils au bout de x jours de prêt ? Comment les restitue t-on ? Y aura-t-il un(e) bibliothécaire robotique qui nous donnera des amendes pour un oubli, un livre non rendu en temps et en heure ?

Comment se prête t-on de tels ouvrages entre gens passionnés par la littérature ?

Et au final, le livre n’est-il pas l’idéal pour entamer la conversation avec un(e) parfait(e) inconnu(e), la fameuse quatrième de couv’ étant plus incitative, non ? 
 
Pour ma part, elle m’a donné bien des occasions pour communiquer, échanger sur tout mais surtout sur rien…

mardi 6 octobre 2015

A nous de vous faire préférer le train…

Comme je viens juste de reprendre le travail – trois semaines,  ça passe vite, surtout quand une Valérie Damidot, qui s’ignore, sommeille en vous, il est temps de perpétuer les petites anecdotes ferroviaires.

Dans ce cas présent, il s’agit à vrai dire d’une petite compil’.

Fut un temps, pas si lointain, la communauté du train, soit la dizaine de vélotafeurs réguliers : mêmes horaires, même trajet, même wagon, me surnommait « Sébastien le Hérisson », en référence à Bilbo le Hobbit.
 
Cet animal est devenu sans nul doute mon animal totem : piquant à l’extérieur ; doux à l’intérieur (et sensible aussi).

Evidemment, je vous laisse imaginer l’ébahissement des autres passagers lorsque je me retournais invariablement tandis qu’on me lançait un tonitruant « Hé Sébastien » !

Ah, les joies de la S.N.C .F. qui ne sait jamais si elle va pouvoir vous ramener à bon part parce que :

* Un problème de signalisation ?

* Finalement, ce sont les feuilles…

* Attendez, non, il manque le conducteur/ le mécano/ un contrôleur (cochez la mention inutile)

* Ah, en fait, il s’agit de la locomotive qui a brûlé (véridique)

 Et de voir tous les trains être supprimés un à un, au fur et à mesure que s’écoulent les minutes. Et nous, pauvres de nous, noyés dans le chagrin de « mais comment on va faire pour rentrer ? » D’ailleurs notre futur propriétaire nous attend afin de signer le contrat de bail qui vas nous lier pour 3 ans dans ce grand appartement de Wazemmes (mais ça, on ne le sait pas encore, vu qu’on doit signer, normalement, si tout se passe bien, s’il n’y a aucun couac à l’horizon).

Ou encore... il nous attend afin de réparer la canalisation d’eau – la cave est inondée. Super pour foutre en l’air une soirée !

Heureusement aussi, et système D aidant, on a pu trouver un conducteur bon samaritain, bienveillant, qui nous amène, nos montures et nous jusque Lille.

Le train, c’est également les pots de départ. Les apéros-trains où , parfois, nous réquisitionnons littéralement un wagon complet pour nos joyeuses libations, entre chips, cacahuètes, sauciflards (par pour moi bien sûr) et houblon.

Ce genre de spectacle, haut en couleur comme nos discussions éméchées ou pas, a le don d’amuser les voyageurs alentours, ainsi que certains contrôleurs harassés par une dure journée. Parfois, certains ont un sens de l’humour moins développé, et nous demandent de remballer tout le matériel du petit fêtard illustré.

Le souci quotidien, en tant que cycliste invétéré(e) : les crochets à vélos. Parce que, il faut bien l’avouer, même s’il y a de la place dans le wagon, les piétons voyageurs refusent de s’asseoir sur les banquettes « oh non, pas à côté d’un(e) )inconnu(e) », s’installeront toujours en dessous de ces fameux crochets si pratiques.
 
J’agis avec méthode désormais, ou avec un peu moins de diplomatie – tout dépend de mon humeur et de ma patience. Quoi qu’il en soit, je m’impose. Plus de SVP, sinon c’est la route assurée vers le « non, je ne bouge pas », car la politesse est considérée comme faiblesse.

Donc j’agis fermement, ne laissant aucun choix à mon interlocuteur/squatteur. Sinon, il y a également l’option garde boues dégueulasses bien pratiques surtout quand il pleut. Ça peut faire de bien jolis dégâts quand la jeune fille en face ne comprend pas qu’on veuille accrocher son vélo, surtout lorsque son jean est de couleur claire.

A la guerre comme à la guerre. C’est soit ça, soit bloquer les allées du train. Parce que 1 + 1 + 1 vélo, ça en fait du métal…

Quoi qu’il en soit, il y aura toujours un ou deux râleurs qui ne supportent pas les cyclistes, mais ceci est une autre chanson, un autre refrain…

lundi 28 septembre 2015

Modes & travaux

Je sais : c'est un long silence depuis mon dernier billet d'humeur - nostalgique, l'humeur, comme si je n'avais plus rien à dire. Ce qui n'est pas vrai, bien sûr - en témoignent les pages que j'ai noirci dans le train ces dernières semaines mais que j'ai la flemme de retranscrire en code HTML. Mais flemme est un bien grand mot. A vrai dire, je profite de mes vacances d'été - oui les vacances d'été en automne,  concept que j'ai initié l'année dernière ; je profite donc de mes vacances pour faire une longue pause dans mon addiction à Internet. Dieu merci, je ne suis pas encore sur Twitter

 Encore que... Internet certes je n'y suis pas si souvent, mais ne nions pas le côté pratique de mon PC, pratique et dramatique :  ce petit salopard ayant trouvé bon de me planter méchamment au moment où, voulant me connecter sur BBC One afin de regarder la toute nouvelle saison du Doctor Who, le petit bip caractéristique m'indiquant que le disque dur s'amorçait, restait cette fois étonnamment silencieux. 

 Et pourtant il tourne, me disais-je... 

Mais foin de ce bavardage : tous les connections sont sauves à présent et l'ordinateur a été réanimé depuis. Têtue je suis, têtue je resterais et je ne me suis pas démontée avant de démonter justement l'objet en question.

 Cette année, pas de voyage en vue. Pas de décollage immédiat avec atterrissage au pays de la Choucroute, de la bière épaisse comme de la mélasse, de l'autre pays du fromage, ou encore d'une contrée baignée par le soleil du matin jusqu'au soir, et du soir au matin. Quoi que... me connaissant, les pays baignés par le soleil ne sont pas ma came. Allez comprendre pourquoi je suis toujours attirée par la Scandinavie, ou nos voisins d'outre Manche... ou en encore plus au Nord, si je pouvais...

 Cette année, ce serait Modes et travaux, à la manière de Valérie Damidot et son inévitable "je maroufle, tu maroufles, nous marouflons en cadence"

 A moi  donc le décollage certes, mais le décollage de papier peint dans la salle de bains. Dans la salle de bains ???? 

 Non ce n'est pas une blague ! Du papier dans une pièce qui est humide les trois quart du temps. Fallait y penser : l'ancien locataire l'a fait.

 Décidément de drôles de goût en matière de D&Co - du papier peint entre rose et fushia dans la pièce d'eau : ça avait de la gueule... mais dans les années 70. A moi, le rebouchage de trous, l'enduit, le lissage, la sous couche et toutes les couches de peinture un peu plus contemporaines. Dans mes goûts à moi. Et dans ma démence rage, toutes les portes sont passées également au coup du rafraîchissement. Sans compter le couloir qui mène à ma chambre... parce que ce vert pisseux finissait par me sortir par les yeux.

 Je ne finirais pas les travaux que je voulais mettre sur pieds, dans ma folie des grandeurs, pensant que l'ensemble de mes personnalités se chargerait de faire le reste. Mais les résultats obtenus jusque là me satisfont tout de même. 

J'aurais bien tenté de mettre un "avant-après", mais je n'ai pas beaucoup de photos d'avant. 

Laissez-faire votre imagination et faites-moi confiance.

 Pour ma part, il est temps de poser mes pinceaux et de revenir à la "civilisation".
 Comme l'autre jour où, à la recherche du caddie perdu dans le supermarché de mon quartier, j'eus la nette impression de me retrouver dans un épisode de "Walking Dead"... sauf que mes zombies à moi étaient des petits vieux : tous les petits vieux s'étaient donnés rendez-vous ce matin-là, m'encerclant dangereusement. 

Flûte, sauvons-nous. Tirons-nous vers les caisses...

 Je repose donc mes pinceaux, parce que la vapeur des peintures vous fait parfois voir des choses étranges.

 Non ?




vendredi 4 septembre 2015

A la manière de Prévert

Je me souviens du temps, pas si lointain et pourtant si vieux, où j’étais encore une ado-enfant.

Je me souviens du café crème à 5 francs, posé sur le zinc du bar tandis que nous attendions que la cloche du lycée sonne, en face.

De même,  nous remplissions un sac de bonbons avec seulement 10 francs. Des bonbons bourrés de saletés chimiques, évidemment, mais colorés, piquants sur la langue et explosant dans la bouche.

Je me souviens de Casimir, Albator, Goldorak go, Capitaine Flam ou encore le pays de Candy ; le pays où l’on s’amuse, on  pleure, on rit…   Prémices des mangas dont les trentenaires s’abreuveraient dix ans plus tard.  J’ai même acheté  les coffrets, collectors rangés sagement dans le bas de mon étagère, attendant que s’accumule la poussière… mais non, puisque régulièrement je souffle dessus ou passe ma main comme si elle était un chiffon.

Je me souviens aussi du « 15 août », cette fête foraine que seule les gens de Cambrai et du coin n’appellent pas autrement. A l’image des bêtises, qui n’ont rien à voir avec celles de Sabine Paturel, mais qui fondent en bouche. Nous gardions notre argent de poche car les attractions étaient déjà bien trop onéreuses. Parfois les aînés cédaient tout de même à l’appel du « grand 8 » et du « train fantôme » et son sourire sépulcral pour de faux. Moi, je préférais garder mes sous et me contenter de regarder les gens  hurler d’effroi ou à en rire à se faire éclater la gorge, tout en mangeant ma barbapapa.

Et puis le 14 juillet avec cette procession rituelle de lampions, où il était temps pour nous de nous rassembler et marcher gaiement tandis que la nuit tombait puis de nous séparer en deux camps : ceux qui allaient « guincher » au bal populaire, ou ceux qui rentraient sagement chez eux. Je faisais déjà partie de la deuxième catégorie.

Je me souviens encore, comme si c’était hier, de M.H. et de son atypique « deudeuche » vert pomme avec son mini toit ouvrant. Nous passions devant notre vieux collège, transformé en école communale, et cela me donnait l’occasion de lever les bras en l’air, par le toit, en chantant à tue tête ou en poussant un cri d’enfant sauvage.

Ou encore les dimanches de Jacques Martin ; des dimanches longs et ennuyeux comme la pluie, un soir, nom d’été, mais de rentrée scolaire. Nous regardions quand même car il n’y y avait rien d’autre, en ce temps-là – pas le choix comme aujourd’hui. Nous regardions le petit écran, hypnotisés ou somnolents.

Dimanches rimaient aussi avec les devoirs faits à la dernière minute. Ces dissert’ pour lesquelles je n’avais d’inspiration qu’au tout dernier moment.

Et puis, tiens, les mercredis de Dorothée sans qui, les adultes de maintenant que nous sommes, seraient différents, moins fantasques sans doute …  Et la petite musique effrayante de cette quatrième dimension sans laquelle je n’aimerais pas autant la science fiction. Les frères Bogdanoff et mes rendez vous implacables du samedi après midi.

Je me souviens de toutes ces choses…

Comme si c’était hier,

Mais aussi aujourd’hui…


Aujourd’hui et demain.

mardi 25 août 2015

Le cri de la carotte

Je pensais bien ne plus jamais revenir sur le sujet mais, suite à une discussion un peu « musclée » avec une de mes connaissances, je ne pouvais pas me taire davantage.

Comme toutes les conversations/polémiques, je me souviens vaguement du pourquoi –
pourquoi a-t-elle commencé ? Pourquoi est-elle aussi âpre à  vous laisser un goût bizarre dans la bouche ?

En l’occurrence cette discussion/polémique a commencé quand certains de mes camarades de train m’ont indiqué le nom d’un restaurant Lillois spécialisé dans les poissons, mais fermé désormais. Je me souviens de mon petit sourire quand, pour la énième fois, je leur ai indiqué que cela ne me concernait pas étant donné que je ne mangeais plus ni viande(s), ni poissons.

Il n’en fallait pas plus pour qu’on me titille le reste du voyage.

Je ne vais pas entrer dans le vif de la discussion mais juste pointer les quelques éléments qui m’ont agacé (pour la clarté du propos, j’ai mis les questions de la personne en gras)

-                                                 L’être humain a besoin de viande pour  vivre

 « Ah bon, je ne savais pas que j’étais morte en fait !». C'est la réplique qui me vint à l'esprit... mais un jour plus tard. Le genre de réplique qui fait mouche habituellement mais, malheureusement, pas à temps cette fois. Et pourtant j'ai plutôt la langue bien pendue d'habitude... Mais je l'utiliserais désormais.

Je me suis contentée de lever les yeux au ciel en lui indiquant qu’il y avait quand même un joli paquet d’indiens qui pratiquaient la « même religion » que moi – un joli paquet de quelques centaines de millions tout de même…  

Ce n'est pas parce que la société nous formate dès la plus tendre enfance qu'il ne faut pas se poser des questions. C'est sûr que c'est plus confortable de ne pas se remettre en cause.


                                     Mais en fait toi tu es bobo, sous entendu tu as du fric à dépenser pour acheter dans les magasins bio.

(Ah bon ? Je suis bobo maintenant : v’la autre chose)

Et bam, toujours se justifier quand on ne regarde pas à sa porte car, comme dit le proverbe, c'est l'hôpital qui se fout de la charité : il m'avoue acheter de la viande de «bonne qualité» - sic et s'insurge que j'aille dans les magasins bio pour me ravitailler. C'est vrai que l'offre est gigantesque dans les grandes surfaces pour des gens tels que moi...

C'est vrai aussi qu'une «bonne côte de boeuf» chez un boucher tradi ça coûte bézef face à mon caddie de ménagère de moins de 50 ans... Et quand je parle de caddie, il s'agit tout au plus de trois au quatre articles dans ces magasins spécialisés.

-                                    De toutes façons la situation dans les abattoirs en France n’est pas la même aux Etats Unis. Y a qu’à voir comment les américains mangent.

Encore ce fameux cliché du « c’est mieux en France » avec, par-dessus le marché, le petit exploitant qui tue lui-même ses animaux avant la vente. Et oui, on est au pays de Oui-Oui ! Tout cela pour se voiler la face. D'ailleurs je lui ai demandé de me donner l'adresse de ce petit exploitant.


-                            Je préfère qu’un poussin soit broyé plutôt qu’un être humain souffre (véridique !). Avec ce même vieux argument « vous les VG, vous êtes plus sensibles à la cause des animaux qu’à celle des humains ». Encore une généralité – une de plus, on n'est plus à ça près, alors que je pense profondément que les deux sont liés.  Il ne s’agit pas de faire un choix mais bien de considérer tout être vivant comme méritant notre attention.

Là, comme dans Lost au dernier épisode, je commençais à fulminer puisqu’il s’agissait enfin de parler de moi ; de moi qui accordais plus à un poussin qu’à un humain. De moi qui subissais une nouvelle fois un jugement de la part de quelqu’un qui,  sans aucun doute, ne levait pas le petit doigt pour aider son prochain et qui se contentait d’attendre son absolution quotidienne après la messe du dimanche.

Du coup je lui ai demandé ce qu'il faisait pour les humains... par exemple un SDF dans la rue, qu'on rigole un peu.

A ce moment, notre discussion dérapa, si elle pouvait déraper davantage encore, puisqu'on aborda le sujet l’IVG. Comment ? Quand ? Je ne sais plus vraiment, mais je sens bien que le sujet lui brûlait la langue.  Je vous laisse imaginer les conclusions et les affirmations de mon interlocuteur selon lesquelles j’avais tort. Mon énervement atteignant des sommets sur ce point particulier,  Simone Veil se retournant dans la tombe. En tant qu'héritière  d'un mouvement de libération - ce n'est pas si vieux après tout - je lui balançais que ça n’étonnait pas venant de la part d’un Cisgenre.

« Quoi ???? »

« Un mâle hétéro catholique occidental »

« Mais tu peux pas me réduire à ça par ce que je suis un mec ».

« 40 ans de lutte féministe pour en arriver à cela » soupirais-je en mon for intérieur. Bienvenue au siècle des lumières.

Et, pour clore le sujet, nous revîmes à nos moutons, c’est-à-dire à mon végétarisme hérétique, en m’assénant un péremptoire « l’Etre humain est au dessus de tout, il maîtrise le monde ».

 Rien que ça !

Bah, avec de type d'argument, il n' y a plus grand chose à dire...

« Évidemment, tu es spéciste et moi je suis antispéciste » lui rétorquais-je tout de même. «Et dans ces conditions, on n'arrivera pas à  être d'accord»... sauf sur le vélo, ce qui limite fortement les débats

Son regard plus qu’interrogatif, me demandant de définir ces termes.

« Rentre chez toi, allume ton PC, et vérifie sur google ».

Je sais ça paraît péremptoire et hautain mais...

Mais nous arrivions en gare de Lille Flandres et il était  inutile que j’use ma salive davantage puisque j'étais bornée, écolo-bobo-vegé-débile… A un moment, c’est juste fatiguant d’expliquer les termes à quelqu’un qui, au bout du compte, refuse d’écouter ce qu’on à lui dire mais essaie par tous les moyens de vous repousser dans vos derniers retranchements..

Que je sache, je n'ai jamais collée un revolver sur la tempe de qui que ce soit afin que  ce qui ce soit adopte mon mode de vie. 

Je ne comprends toujours pas pourquoi la différence chatouille ainsi mes congénères mais, désolée, j’essaie de comprendre le monde qui m’entoure et m’efforce de ne pas me conformer à ce que l’on attend de moi lorsque ça heurte mes convictions.

Surtout si ça heurte mes convictions.

Alors non, je persiste et je signe : ce n’est ni une lubie de ma part, ni une mode, ni quoi que ce soit de passager.

Les gens qui me connaissent depuis longtemps, me connaissent suffisamment pour savoir que je ne prends jamais une décision à la légère, surtout lorsqu’il s’agit de remettre en question un mode de vie qui entraînerait, quoi qu’il en soit, les mêmes sempiternelles questions à mon égard, ou à l'égard des quelques 3% de la population française.

Changez de disque : soyez créatifs !

Parce que le cri de la carotte…

Sérieux !


Sérieux ?