mardi 30 novembre 2010

La norme

Pendant longtemps, on disait de moi que je n'étais pas normale. Je n'étais pas sociable voire sauvage, toujours claquemurée dans ma chambre avec mes précieux livres. Pas à l'aise en société, une oursonne mal embouchée, peu au fait des règles de bienséance. Je n'avais quasiment pas d'amis. D'ailleurs, cela n'a pas beaucoup changé. Avec le temps, comme dirait Ferré, tout s'en va, et ma perception de l'amitié a fortement évolué. Ceci fera vraisemblablement l'objet d'un autre billet.
Je n'étais donc pas normale. « Elle ne sort jamais » disaient mes parents, inquiets. « Elle ne parle jamais en cours », s'interrogeaient mes professeurs ; et pourtant je connaissais souvent les réponses ; et pourtant j'osais à peine lever le doigt ; et cependant les rares fois où je l'ai fait, je devenais rouge écrevisse, avisant un coin de la salle de classe pour m'y faufiler, me terrer à jamais.
Depuis, je suis un peu moins timide, un peu plus dans la norme, quoi que.... Je parle beaucoup pour ne pas me laisser submerger par mes anciennes peurs. Je n'aime pas trop le silence qui s'interpose entre moi et mon interlocuteur. Je fais bonne figure. Je fais des efforts. Des efforts, mais pour quoi ?
J'ai un problème : j'ai du mal avec ce mot. La normalité. J'ai fini par le considérer comme un gros mot et tous vos « bordel(s) » et « putain(s) » arrachés dans la douleur, l'énervement... ou juste l'habitude – un peu trop grossière certes, comme un ultime trait de ponctuation, le sont certainement moins que ce terrible mot. Être normal.
Je réfute le fait d'enfermer les gens dans une case. J'ai horreur des cases. Marche droit, ne regarde ni derrière ni sur les côtés et pense à l'unisson.
Si être « a-normal », c'est cultiver ses différences, son propre système de pensée, ses valeurs, sa façon d'être ou d'exister, bref : sa différence, et bien oui : je l'accepte... mais du bout des lèvres alors.

Alors voilà, Pop's, pas de post sur le jugement hâtif des gens pour le moment mais les voies de l'inspiration sont comme celles du Seigneur : impénétrables. Je dirais même, parfois hors de la norme.

jeudi 25 novembre 2010

Des moutons... ou l'art de l'insomnie

J'ai toujours eu des problèmes avec le sommeil. Pendant un certain nombre d'années, j'ai même souffert d'insomnie. Mon corps désirant à tout prix se reposer, mais mon esprit ne l'entendant pas de cette oreille, j'avais donc toujours le cul entre deux chaises ; sensation aggravée par la fréquentation d'un certain forum et surtout d'un petit club privé à l'intérieur de ce forum. Maintenant que j'ai la possibilité de structurer mon temps comme je l'entends, le problème se pose de nouveau. A ceci près que j'ai nettement moins de mal à m'endormir aussitôt que mes yeux se ferment ; voire que j'ai à peine le temps de dire ouf pour qu'aussitôt je tombe dans les bras de Morphée. Ah ce brave Morphée avec ses si nombreuses amantes et amants de toutes les langues et de tout les horizons.
Ce n'est pas à proprement parler de l'insomnie, de celle qui vous tient éveillée une bonne partie de la nuit en vous triturant le cerveau comme ces hamsters qui tournent dans leur roue jusqu'à l'épuisement. Le fait est là : je suis incapable de me coucher avant minuit, l'heure du crime. Et je reste modérée quand je parle de l'heure du crime. A vrai dire, Mister Hyde a le temps de trucider une ou deux personnes avant que je me résigne à me coucher. D'ailleurs ce n'est pas un hasard si j'écris mieux la nuit. Si tard.
Certes, je n'ai jamais été une grande dormeuse. Certes, paradoxalement, j'aime paresser au lit, surtout le dimanche. Mais plus ça vient et moi je ressent de la fatigue en me réveillant le lendemain. Mon corps se réveille de lui même attendant que mon esprit avale son café. Toujours vers la même heure, comme un brave petit soldat. Je sais, mon système chrono-biologique s'est détraqué. Sans doute, je l'ai toujours été, détraquée. Que voulez-vous si ça s'agite dans ma tête ? Que voulez vous si je suis un peu décalée au regard de la norme ? Mais j'ai toujours eu l'impression que je me sentais plus vivante la nuit, la faute sans doute à ma naissance nocturne sans fanfare.
J'ai toujours eu un rapport à la nuit assez étrange, entre fascination et répulsion. J'ai toujours eu un rapport bizarre avec l'insomnie, entre angoisse et excitation, celle de se savoir maîtresse de mon temps, à la recherche de l'idée, du mot qui surgira du magma.
Et puis, il est tout aussi étrange que mes deux derniers billets soient centrés sur deux sujets aussi indissociables et antinomiques que les rêves et l'impossibilité de s'endormir. Alors qu'au départ je voulais vous parler du jugement hâtif des gens, ou encore mon anecdote des anglais de la gare.
Comme quoi, lire d'autres blogs vous entraînent sur des contrées improbables...

lundi 22 novembre 2010

L'Intrépide en Web 2.0

En fait, le titre n'a strictement rien à voir avec une quelconque intrusion dans l'univers impitoyable du web 2.0 mais figurez-vous que j'avais fait un rêve complétement hallucinant la semaine dernière – j'écrivais un magnifique article perdu hélas pour la postérité, et j'étais prête à le mettre en ligne oniriquement quand je me suis réveillée !

Je parlerais donc en vérité des rêves. Ce n'est pas encore le sujet que tu as choisi,
Kmouth, mais j'y viendrais certainement... euh, avant la fin de l'année si je continue à paresser autant sur mon clavier.
Longtemps je me suis couchée* en sachant que ma vie nocturne serait des plus riches. Quand j'étais plus jeune, c'est-à-dire hier, je me souvenais quasiment de tous les rêves qui me hantaient la nuit. Je possède ce que l'on peut qualifier sans nul doute d'  « imagination débordante ». Maintenant, il m'arrive de m'en rappeler mais la plupart du temps le souvenir est flou**.
J'étais l'éternelle abonnée des rêves récurrents.
Pour une fan d'histoire de vampires telle que moi, j'avais la fâcheuse habitude d'être poursuivie par une horde de ces créatures et je n'attendais qu'une seule chose : que le soleil se lève enfin afin de me débarrasser de mes poursuivants. Le pompon, le jackpot de cette récurrence, c'était bien sûr lorsque l'action se passait dans des cimetières. Généralement, je n'allais pas très loin en me servant du décor existant, soit le cimetière de mon patelin.
Vient ensuite le rêve du pyjama. Que celui ou celle qui n'a jamais rêvé de se retrouver en plein milieu de la rue se baladant en pyjama lève le doigt ? Qui, toi ? Baisse ta main, on t'a rien demandé, pfft. A peu de choses près.. enfin à peu de tissu près, j'ai échappé à l'angoisse ultime de me retrouver nue comme un ver. Avec les variantes aussi : devant toute une classe, des inconnus. Bref, les spectateurs changent mais pas la situation.
Fut un temps aussi, je me retrouvais régulièrement sur les bancs de mon ancien collège, ou à la fac, sachant pertinemment que j'avais quitté les dits bancs et, donc, appartenant à la catégorie je cherche un travail, tiens j'ai du travail, tiens il faut que je trouve un autre boulot (cocher la mention inutile). Avouez que repartir à l'école quand on y a passé près de 20 ans a de quoi perturber qui que ce soit.
Après, forcément, il y a les personnages que l'on rencontre régulièrement sur son espace sommeil, des gens que l'on connaît, que l'on côtoie, que l'on voudrait croiser plus souvent. Ça sert aussi à ça, les rêves ! Sifflement de l'Intrépide qui était bien timide à l'époque quand elle y pense. Et, non, je tairais cet aspect là.

Sans compter le nombre de fois où j'ai rêvé d'une musique tellement géniale, que même David Guetta me jalouserait, que le lendemain, c'est à peine si je retenais une bribe.  En même temps, je suis incapable de jouer d'un instrument de musique, alors d'en écrire.... Et dire que je suis passée à côté d'une carrière de reine des dance floors***.
Voilà, à défaut d'avoir un magnifique billet plein de verve, d'éloquence, spirituel, vous n'aurez que les élucubrations d'une Intrépide en pleine phase de délire après une mini-hibernation bloguesque.
Évidemment, tous vos récits abracadabrantesques... ou non, sont les bienvenus dans vos commentaires.

Promis, le prochain post sera un peu plus sérieux... ou pas.

A vrai dire, le dernier billet de la Cafetière m'a donné l'envie d'aborder le rapport à l'écrit.



    * Devinez de quel livre est tiré ce début de phrase. Rien à gagner si ce n'est la gratification d'avoir répondu à la question.
    ** J'ai failli faire une blague sur un célèbre opticien, mais je me suis retenue.  *** C'est fou le nombre de fois où je me rêvais en train d'écrire et le lendemain : nada, que dalle. Déprimant.