mardi 25 mai 2010

Des choses que je sais (très bien) faire


Puisqu'il fallait bien un pendant aux choses que je ne sais (toujours) pas faire – je persiste et je signe - il y a bien entendu quelques bricoles que je sais faire, parfois sans y penser et, avec les années, mon niveau de pratique a atteint des sommets phénoménaux. Faisons donc péter la liste.


Je sais très bien me foutre dans des situations pas possibles. Je déshabille Pierre pour habiller Jacques de peur que Paul ne s'en aperçoive ; j'ai du mal à dire non – mais quand je dis non c'est non ; je dis « OK, tu peux me compter sur moi » pour me rendre compte ensuite que j'ai quelque chose ce jour là : bref, je suis quelqu'un qu'on peut qualifier de serviable et parfois cela me joue des tours... ainsi que ma propension à l'ouvrir grand quand il ne faut pas. Jusqu'à aujourd'hui je n'ai pas encore reçue de claque mais la météo m'assure que ce ne sera pas (encore) pour cette fois-ci.

Je sais siffler. Pas comme Micheline Dax, tout de même, mais je suis tout à fait capable de siffloter un refrain. Accessoirement, j'aime bien de temps à autre siffler une bonne Leffe.

Je sais improviser des paroles complètement bidons, folles ou grivoises sur n'importe quelle chanson... enfin je m'avance un peu peut-être en affirmant n'importe laquelle, mais je me souviens que j'avais pris cette habitude avec une amie : nous nous lancions dans des parodies toutes les plus dingues les unes que les autres. Je me souviens encore de Titanic. Jack vole encore sur son promontoire et moi, j'en ris encore en y repensant.

Il y a un truc qui me passionne – ou m'énerve si ça avance pas assez vite à mon goût, c'est réparer. Enfin réparer est un bien grand mot mais, tenez, pas plus tard qu'hier, je me suis amusée à démonter mon netbook afin d'installer une barrette de mémoire – même pas peur. Il va sans dire que je n'avais jamais désossé un ordinateur portable, même mes pc de bureaux successifs ont déjà fait les frais de ma curiosité. Oui, je le clame haut et fort : je me débrouille plutôt en informatique « SOS dépannage l'Intrépide ». C'est pas que j'adore avoir un tournevis à la main, mais tout de même.... Il en va de même pour ce qui traîne chez moi : la barre de serviettes de bain qui s'écroule, le truc qui part de traviole et qu'il faut redresser ; bref, je suis un peu manuelle – même si Manuelle n'est pas mon second prénom.

Je suis capable de vous écouter attentivement tout en pensant à autre chose. Parfois mon imagination galope, galope vers des contrées inconnues mais j'arrive presque toujours à raccrocher aux branches et suis capable de vous re-situer un mot ou une phrase pour bien vous indiquer que j'écoutais... Mon père me disait souvent que j'avais un ordinateur à la place du cerveau. On y revient toujours ! Il faut dire que je m'ennuie facilement. J'ai la fâcheuse manie d'anticiper les réponses de mon interlocuteur, ce qui peut me jouer des tours.

Et, last but not least, plutôt inavouable... enfin, pas de quoi être fière non plus.... mais je me suis rendue compte que quelque fois, lorsque je n'avais pas envie – mais alors pas envie du tout, que je ne voulais pas me forcer, et bien j'avais tendance à « tomber malade ». Bon c'est un bien grand mot mais de manière presque systématique et psychosomatique, mon corps réagit toujours à sa manière, c'est-à-dire un bug venu d'on ne sait où qui, curieusement, m'empêche de me taper une corvée (mais alors vraiment suante la corvée !). Et donc, ça donne ça : « ah tiens, ça va pas du tout, je me sens pas bieeeeennnn.... Mal au ventre, mal à la tête... tiens mais j'ai chaud là ! Tu n'irais pas chercher le thermomètre ? ». Je me souviens d'une anecdote du temps où j'étais collégienne : j'avais tellement  pas envie d'y aller ce jour là, je ne sais plus ce que c'était mais sans doute un truc sportif dont je n'étais pas fan : figurez-vous que j'ai réellement eu un accès de fièvre juste avant de repartir sur le chemin de l'école ; fièvre qui, une fois que tout le monde avait déserté la maison, a brusquement disparu ! Bizarre, bizarre, vous avez dit bizarre ? Comme c'est étrange...

Voilà, j'ai fait mon mea maxi culpa. A votre tour de balancer des trucs sur vous... Allez, on est entre nous.

jeudi 13 mai 2010

The man with the golden voice


Je me souviens précisément du moment où j'ai vraiment commencé à aimer la musique pour ce qu'elle était : un moyen de transport immédiat où allégresse peut côtoyer tristesse et mélancolie. Je ne pourrais bien évidemment pas vous indiquer la date et l'heure exacte mais, ce dont je suis sûre, c'est que ça s'est passé un après midi. Cet air-là, je pourrais encore le fredonner. Rien de transcendant pourtant. Pour certains ce sera un morceau jazz ou encore un morceau classique – un grand air d'opéra, une aria ; pour moi ce fut une chanson pop de 3 minutes et des poussières de secondes. Un air entraînant, un passage à l'harmonica – enfin je crois, et ce fut tout.

J'avais 13 ans et la radio rythmait les mercredi où je n'étais pas en cours. A côté de cela, la télévision ne faisait pas encore grise mine d'être délaissée de manière déloyale. Le temps télé nous était parcimonieusement compté et mes goûts se dessinaient, déjà, pour la science fiction avec les émissions des frères Bogdanoff, Temps X. A l'époque aussi, le carré blanc nous attiraient singulièrement, comme toute chose qui est interdite. Tiens, un de ces jours il faudrait que je vous parle de ce carré blanc qui, à la réflexion, n'avait de carré que le nom car il était de forme rectangulaire.
 Grâce à la radio, je découvrais un autre univers où une voix rauque m'interpellait en répondant aux appels angoissés des auditeurs, curieux, ou encore taquins. Depuis, de semblables émissions ont éclos mais n'est pas Macha qui veut.
 J'écoutais deux/trois stations, toujours les mêmes ; j'étais fidèle. L'animateur était maître de mes oreilles en programmant les chansons selon son bon plaisir, ou mon déplaisir lorsque la chanson n'était pas à mon goût. Il était si facile de tourner le bouton à la recherche de quelque chose sur lequel s'arrêter – une zappette radiophonique en quelque sorte. Désormais, je suis seule maître à bord via mon lecteur MP3 et parfois, oui quelques fois, il m'arrive de regretter le temps où une mélodie venait me cueillir la première fois que je l'entendais. Et puis, c'était sans compter les pubs, les plus souvent idiotes, voire agaçantes qui, par quel miracle, entraient dans votre tête une fois diffusée « ah, c'qu'on est bien dans son bain : on fait des grosses bulles, on joue au sous-marin » : vous voyez le genre !
Le déclic se produisit donc vers mes 13 ans boutonneux, prémisses d'un acné virulent pré-pubère. J'écoutais distraitement la radio lorsque l'homme à la voix d'or s'élança sur les ondes. En l'occurrence le tout premier titre du groupe « I'm specialized in you » dont je possède encore le vinyle 45 tours. Ce fut également le premier groupe dont je fus fan. Qui se souvient encore de « Time Bandits » et de son chanteur Alides Hiddings, « the man with the golden voice », au béret vissé sur la tête ? Si vous connaissez les Bandits du Temps, allez-y, épatez-moi. J'appris plus tard que le nom du groupe était tiré d'un film des Monty Python. Si ce n'est pas un signe, ça ?
Un peu plus tard, je croisais la route musicale d'Alphaville, au nom très Godardien et  terriblement cold wave par son univers musical. C'est d'ailleurs à ce moment que l'étude de l'anglais prit une toute autre ampleur car je désirais connaître la signification de ces chansons pop. Je suis toujours fan d'Alphaville - j'ai tous leurs albums, mais Marian Gold s'est quelque peu laissé aller, même si la voix est toujours là.
Plus tard encore, je devins résolument New Wave – The Cure, Joy Division, New Order, les Siouxies. Vêtements noirs, croix en pseudo argent, cheveux en bataille : j'avais toute la panoplie ou presque. Et un peu punk aussi dans ma manière de penser. Vive les Béru, Ludwig von 88 et Gogol 1er. Punk un jour....

Mes années 80 ont été fastueuses. J'ai découvert énormément de choses grâce à ces radios qu'on disaient libres après avoir été longtemps pirates – à l'abordage, moussaillons, allons dégourdir les oreilles de ces blancs becs.

Peut-être qu'un jour, enfin, je vous les raconterais, mes années 80, lorsque nous partions à trois kilomètre de la maison, à pieds, joyeusement, pour nous rendre en boum ; où encore quand nous allions en boîte, la bande de quinzaine de jeunes gens désinvoltes, à l'assaut des pistes de danse, attirés par l'émergence de ce nouveau son, la house, l'acid et la new beat ; fascinés également par le meilleur danseur aka « le révolutionnaire » - tel était son surnom.

Peut être qu'un jour....

Mais une chose est sûre : je me souviens parfaitement de cet après midi où je sentis de manière inéluctable que l'une de mes plus belles histoires d'amour serait la musique, même si à mon grand regret, je peine à plaquer quelques accords sur une guitare.