vendredi 24 décembre 2010

Gojan Kristnaskon*

Bon, ben c'est bien parce que c'est vous, parce qu'autrement, prendre la pose.... pfff, c'est pas not'truc. On est pas des lapins de podiums, nanmého ! Bon, faut être honnête aussi, si on accepte de vous montrer nos jolies truffes, c'est pour vous souhaiter un Joyeux Noël. Pis comme ça, l'Intrépide nous lâchera les patounes et nous offrira un festin digne d'un lapin de Noël. On en salive à l'avance.... OK, ça se voit pas vraiment sur la photo, mais on est vraiment hyper pressés que le bonhomme en rouge passe par les tuyaux du radiateur pour nous livrer de belles carottes.


JOYEUX NOËL A TOUS !  
(et n'oubliez pas nos carottes : y'a pas que les rennes dans la vie !)

* Non, ce n'est pas une insulte en langage lapinesque, mais c'est "Joyeux Noël" en espéranto.

lundi 13 décembre 2010

Hallelujah

Mais non, je ne vais pas vous faire grâce de mes sacrées vocalises (encore que, à l'approche de Noyel... en fait  non,  si vous écoutez bien les paroles, ça n'a rien à voir avec un chant sacré !) ; faute donc d'entendre une version par ma pomme sur ce blog, et suite à un post de Boubou concernant son sujet sur le "manque d'inspiration" de certains chanteurs, je me suis laissée tenter, moi aussi, par un sujet musical. Avouez, vous êtes comme moi, vous aimez jouer, n'est-ce-pas ? La règle du jeu est simple : parmi plusieurs versions de "Hallelujah", je sollicite à la fois vos oreilles et votre voix et  je vous demande de voter pour votre version préférée.

Voici donc les challengers : 

Commençons donc par l'originale, celle de Leonard Cohen.


Vient ensuite celle par le regretté Jeff Buckley. Sans doute la plus connue de par le monde, et même d'ailleurs.

Version de Loko (Julien Raoux) découvert dans un casting pour la Nouvelle Star.

Tout beau, tout chaud, je viens de découvrir cette version un peu plus folk par Damien Rice



... Et pour la caution féminine, faute d'avoir trouvé d'autres versions, voici miss KD Lang.






Cliquez, écoutez, votez :

mercredi 8 décembre 2010

Complainte de la vie moderne

Un petit exercice de style sur le thème. Une liste, encore une, sur quelques petits tracas quotidiens de nos vies – la mienne, la vôtre. J'aurais pu également écrire une liste sur les raisons qui me freinent dans la fréquentation de ce blog, mais voilà : j'ai retrouvé une ébauche dans mes papiers, et je me suis laissée emporter.


- Consulter les mails en slalomant adroitement entre les spams puis vider régulièrement la corbeille qui s'alourdit jusqu'à crever l'écran.
- Se forcer à sortir, voir du monde, se balader – même en hiver, sur le marché ou dans les vieux quartiers, afin de ne pas tomber dans une no life.
- Avoir un PC dernier cri et oublier le plaisir d'écrire sur du papier. Se dire qu'on reprend là où on a tout laissé, là, maintenant.... et puis laisser la journée filer pour se promettre de s'y remettre sérieusement le lendemain, en sachant qu'on se ment, encore. L'écriture se dérobe.
- Finir le livre qu'on doit rendre à la bibliothèque. Lire dans le bus, le métro, en petit déjeunant et ne plus s'accorder le temps de prendre du temps, justement.
- Avoir tellement le choix dans ses films qu'on ne sait plus quoi choisir, jusqu'à laisser tourner en fond sonore les programmes insipides pré-mâchés, vite digérés.
- Courir après l'autocar, agitant la main afin que le chauffeur vous attende. Dans la plupart des cas il se fait un malin plaisir à partir en trombe, vous laissant sur le trottoir énervée et essoufflée. Et d'autres jours, attendre sous la pluie car le bus est tombé en panne.
- Ne plus parler avec les gens dans les transports en commun, ou si peu, au risque de passer pour une folle. Parfois, vous vous surprenez à regretter votre enfance, dans ce village, où tout le monde se dit bonjour en se croisant dans la rue ou à la boulangerie.
- Guetter une meilleure vie ; en changer et au final, ne pas s'en satisfaire. Comme si on zappait également sa vie, à la recherche de quelque chose qui n'est mieux que dans son esprit.
Et puis...
Et puis, se dire qu'on est différent(s) et si semblable(s) à courir comme ça dans cette multitude.

* Promis, Kmouth, j'ai travaillé au post que tu m'as demandé. Ensuite, à ton tour Boubou. Avec beaucoup, beaucoup de retard. J'en ai honte (soupirs).




mardi 30 novembre 2010

La norme

Pendant longtemps, on disait de moi que je n'étais pas normale. Je n'étais pas sociable voire sauvage, toujours claquemurée dans ma chambre avec mes précieux livres. Pas à l'aise en société, une oursonne mal embouchée, peu au fait des règles de bienséance. Je n'avais quasiment pas d'amis. D'ailleurs, cela n'a pas beaucoup changé. Avec le temps, comme dirait Ferré, tout s'en va, et ma perception de l'amitié a fortement évolué. Ceci fera vraisemblablement l'objet d'un autre billet.
Je n'étais donc pas normale. « Elle ne sort jamais » disaient mes parents, inquiets. « Elle ne parle jamais en cours », s'interrogeaient mes professeurs ; et pourtant je connaissais souvent les réponses ; et pourtant j'osais à peine lever le doigt ; et cependant les rares fois où je l'ai fait, je devenais rouge écrevisse, avisant un coin de la salle de classe pour m'y faufiler, me terrer à jamais.
Depuis, je suis un peu moins timide, un peu plus dans la norme, quoi que.... Je parle beaucoup pour ne pas me laisser submerger par mes anciennes peurs. Je n'aime pas trop le silence qui s'interpose entre moi et mon interlocuteur. Je fais bonne figure. Je fais des efforts. Des efforts, mais pour quoi ?
J'ai un problème : j'ai du mal avec ce mot. La normalité. J'ai fini par le considérer comme un gros mot et tous vos « bordel(s) » et « putain(s) » arrachés dans la douleur, l'énervement... ou juste l'habitude – un peu trop grossière certes, comme un ultime trait de ponctuation, le sont certainement moins que ce terrible mot. Être normal.
Je réfute le fait d'enfermer les gens dans une case. J'ai horreur des cases. Marche droit, ne regarde ni derrière ni sur les côtés et pense à l'unisson.
Si être « a-normal », c'est cultiver ses différences, son propre système de pensée, ses valeurs, sa façon d'être ou d'exister, bref : sa différence, et bien oui : je l'accepte... mais du bout des lèvres alors.

Alors voilà, Pop's, pas de post sur le jugement hâtif des gens pour le moment mais les voies de l'inspiration sont comme celles du Seigneur : impénétrables. Je dirais même, parfois hors de la norme.

jeudi 25 novembre 2010

Des moutons... ou l'art de l'insomnie

J'ai toujours eu des problèmes avec le sommeil. Pendant un certain nombre d'années, j'ai même souffert d'insomnie. Mon corps désirant à tout prix se reposer, mais mon esprit ne l'entendant pas de cette oreille, j'avais donc toujours le cul entre deux chaises ; sensation aggravée par la fréquentation d'un certain forum et surtout d'un petit club privé à l'intérieur de ce forum. Maintenant que j'ai la possibilité de structurer mon temps comme je l'entends, le problème se pose de nouveau. A ceci près que j'ai nettement moins de mal à m'endormir aussitôt que mes yeux se ferment ; voire que j'ai à peine le temps de dire ouf pour qu'aussitôt je tombe dans les bras de Morphée. Ah ce brave Morphée avec ses si nombreuses amantes et amants de toutes les langues et de tout les horizons.
Ce n'est pas à proprement parler de l'insomnie, de celle qui vous tient éveillée une bonne partie de la nuit en vous triturant le cerveau comme ces hamsters qui tournent dans leur roue jusqu'à l'épuisement. Le fait est là : je suis incapable de me coucher avant minuit, l'heure du crime. Et je reste modérée quand je parle de l'heure du crime. A vrai dire, Mister Hyde a le temps de trucider une ou deux personnes avant que je me résigne à me coucher. D'ailleurs ce n'est pas un hasard si j'écris mieux la nuit. Si tard.
Certes, je n'ai jamais été une grande dormeuse. Certes, paradoxalement, j'aime paresser au lit, surtout le dimanche. Mais plus ça vient et moi je ressent de la fatigue en me réveillant le lendemain. Mon corps se réveille de lui même attendant que mon esprit avale son café. Toujours vers la même heure, comme un brave petit soldat. Je sais, mon système chrono-biologique s'est détraqué. Sans doute, je l'ai toujours été, détraquée. Que voulez-vous si ça s'agite dans ma tête ? Que voulez vous si je suis un peu décalée au regard de la norme ? Mais j'ai toujours eu l'impression que je me sentais plus vivante la nuit, la faute sans doute à ma naissance nocturne sans fanfare.
J'ai toujours eu un rapport à la nuit assez étrange, entre fascination et répulsion. J'ai toujours eu un rapport bizarre avec l'insomnie, entre angoisse et excitation, celle de se savoir maîtresse de mon temps, à la recherche de l'idée, du mot qui surgira du magma.
Et puis, il est tout aussi étrange que mes deux derniers billets soient centrés sur deux sujets aussi indissociables et antinomiques que les rêves et l'impossibilité de s'endormir. Alors qu'au départ je voulais vous parler du jugement hâtif des gens, ou encore mon anecdote des anglais de la gare.
Comme quoi, lire d'autres blogs vous entraînent sur des contrées improbables...

lundi 22 novembre 2010

L'Intrépide en Web 2.0

En fait, le titre n'a strictement rien à voir avec une quelconque intrusion dans l'univers impitoyable du web 2.0 mais figurez-vous que j'avais fait un rêve complétement hallucinant la semaine dernière – j'écrivais un magnifique article perdu hélas pour la postérité, et j'étais prête à le mettre en ligne oniriquement quand je me suis réveillée !

Je parlerais donc en vérité des rêves. Ce n'est pas encore le sujet que tu as choisi,
Kmouth, mais j'y viendrais certainement... euh, avant la fin de l'année si je continue à paresser autant sur mon clavier.
Longtemps je me suis couchée* en sachant que ma vie nocturne serait des plus riches. Quand j'étais plus jeune, c'est-à-dire hier, je me souvenais quasiment de tous les rêves qui me hantaient la nuit. Je possède ce que l'on peut qualifier sans nul doute d'  « imagination débordante ». Maintenant, il m'arrive de m'en rappeler mais la plupart du temps le souvenir est flou**.
J'étais l'éternelle abonnée des rêves récurrents.
Pour une fan d'histoire de vampires telle que moi, j'avais la fâcheuse habitude d'être poursuivie par une horde de ces créatures et je n'attendais qu'une seule chose : que le soleil se lève enfin afin de me débarrasser de mes poursuivants. Le pompon, le jackpot de cette récurrence, c'était bien sûr lorsque l'action se passait dans des cimetières. Généralement, je n'allais pas très loin en me servant du décor existant, soit le cimetière de mon patelin.
Vient ensuite le rêve du pyjama. Que celui ou celle qui n'a jamais rêvé de se retrouver en plein milieu de la rue se baladant en pyjama lève le doigt ? Qui, toi ? Baisse ta main, on t'a rien demandé, pfft. A peu de choses près.. enfin à peu de tissu près, j'ai échappé à l'angoisse ultime de me retrouver nue comme un ver. Avec les variantes aussi : devant toute une classe, des inconnus. Bref, les spectateurs changent mais pas la situation.
Fut un temps aussi, je me retrouvais régulièrement sur les bancs de mon ancien collège, ou à la fac, sachant pertinemment que j'avais quitté les dits bancs et, donc, appartenant à la catégorie je cherche un travail, tiens j'ai du travail, tiens il faut que je trouve un autre boulot (cocher la mention inutile). Avouez que repartir à l'école quand on y a passé près de 20 ans a de quoi perturber qui que ce soit.
Après, forcément, il y a les personnages que l'on rencontre régulièrement sur son espace sommeil, des gens que l'on connaît, que l'on côtoie, que l'on voudrait croiser plus souvent. Ça sert aussi à ça, les rêves ! Sifflement de l'Intrépide qui était bien timide à l'époque quand elle y pense. Et, non, je tairais cet aspect là.

Sans compter le nombre de fois où j'ai rêvé d'une musique tellement géniale, que même David Guetta me jalouserait, que le lendemain, c'est à peine si je retenais une bribe.  En même temps, je suis incapable de jouer d'un instrument de musique, alors d'en écrire.... Et dire que je suis passée à côté d'une carrière de reine des dance floors***.
Voilà, à défaut d'avoir un magnifique billet plein de verve, d'éloquence, spirituel, vous n'aurez que les élucubrations d'une Intrépide en pleine phase de délire après une mini-hibernation bloguesque.
Évidemment, tous vos récits abracadabrantesques... ou non, sont les bienvenus dans vos commentaires.

Promis, le prochain post sera un peu plus sérieux... ou pas.

A vrai dire, le dernier billet de la Cafetière m'a donné l'envie d'aborder le rapport à l'écrit.



    * Devinez de quel livre est tiré ce début de phrase. Rien à gagner si ce n'est la gratification d'avoir répondu à la question.
    ** J'ai failli faire une blague sur un célèbre opticien, mais je me suis retenue.  *** C'est fou le nombre de fois où je me rêvais en train d'écrire et le lendemain : nada, que dalle. Déprimant.  


dimanche 31 octobre 2010

Instantanés

Prise d'une impulsion - faire l'aller retour sur le marché pour acheter deux/trois bricoles forcément nécessaires, j'ai cru être plus maligne en prenant une autre ligne qui, certes est plus rapide, mais comme le métro n'est pas direct jusqu'à la destination finale, je suis arrivée 5 minutes plus tard que prévu. Le dimanche, évidemment, les bus comme les métros sont moins fréquents. Pourtant j'avais bien changé l'heure cette nuit...
Près de l'escalator, mon regard a été attiré par deux tâches de sang évidentes sur le sol de la station. Je soupçonne qu'elles n'étaient pas totalement sèches. Je n'ose imaginer ce qui s'est passé – bagarres d'ivrognes ou règlement de comptes à OK Métro.
Arrêt porte d'Arras, une femme s'est signée avant de sortir de la rame. Comme ces footballeurs avant de fouler la pelouse du stade. Surprenant. C'est bien la première fois que je suis témoin d'une telle scène.
15 minutes sur le marché, montre en main. Pas une de plus. Trop de monde. Trop de gens qui stoppent brusquement, sans crier gare et qui vous empêche de passer – le flux est trop important pour qu'on puisse doubler. Et il y a ceux qui marchent à deux à l'heure en prenant bien le soin d'occuper toute l'espace vacant. D'habitude j'aime prendre mon temps, mais le dimanche, à raison d'un autobus toutes les demie-heures, je n'ai pas envie de traîner. Je n'ai aucunement l'envie de poireauter sur le quai.
Il faudrait qu'on m'explique enfin pourquoi certains usagers s'évertuent à bloquer les escalators afin que ceux qui sont pressés, comme moi, ne puissent se faufiler tandis que le bus est prêt à partir.
Heureusement, ma montre retarde de deux minutes. Le temps nécessaire pour que je m'asseye, toute essoufflée après avoir piqué un sprint digne des plus grands champions olympiques.

C'est décidé : cet après-midi, je remets les pendules l'heure en flemmardant sur mon canapé !

lundi 25 octobre 2010

Petites choses inavouables

Puisque j'ai été tagué par miss Jouflette, il y a quelques temps (et j'en profite pour te souhaiter à nouveau un joyeux anniversaire – jamais 2 sans 3), je vais donc me plier de bonne grâce au sujet du jour, c'est-à-dire vous livrer 5 choses inavouables sur moi. L'exercice risque d'être difficile étant donné que je suis un être parfait, ha ha ! Et comme je suis généreuse, je vous en livre 6. Profitez-en : c'est les 25 jours Auchan.
- Il m'arrive de mentir par réflexe ou par paresse. Pas sur des choses essentielles, mais j'ai tendance à biaiser la réalité quand quelque chose ne me convient pas. Reste à savoir si mon interlocuteur croit à mon bobard, ce qui est une autre paire de manches.
- Je suis de mauvaise foi, un peu, beaucoup. Parfois quand je dis non alors que l'autre dit oui, il faut qu'on me mette le nez sur mes erreurs noir sur blanc pour que je reconnaisse du bout des lèvres m'être plantée. Et encore, je serais capable de continuer dans mon entêtement. Que voulez-vous : je suis une bête à cornes ascendant bêtes à cornes !
- J'ai eu un tas de dégaines impossibles des pires aux moins pires et cela, depuis mon adolescence. Tout y est passé, fringues comme coupe atroces. Côté coupe je me souviens d'une tête à la Tintin sans son Milou qui ne m'allait, mais alors pas du tout. Côté fringues, des vestes deux fois trop grandes pour moi. J'en passe, le pied de poule et les vestes à la Mylène Farmer. Bref, comme on dit, je me suis longtemps cherchée (jusqu'à l'âge révolue de 30 ans bien sonnés tout de même). Bizarrement, j'ai tenté le look militaire 20 ans au moins avant qu'il ne soit vraiment à la mode. Un de ces jours, faudrait que je vous parle de mes looks successifs. Message personnel pour misses Chimères et Pop's : je n'ai pas le look punk même si je reste médiéviste. Je suis ce qu'on peut qualifier de classique.
- J'ai fouillé dans les affaires d'un ex, à la recherche de la preuves accablantes. Je sais, c'est pas bien. J'en suis pas spécialement fière, mais quand la passion se mêle aux doutes et à la déraison, ça vous entraîne loin ces choses là. No more comment.
- Je déteste jouer aux jeux de société, non pas que je n'aime pas ça, comprenez-moi, mais je déteste perdre tout court. C'est triste mais je fais la gueule quand quelqu'un ose me damer le pion aux dames, aux échecs ou tout autre jeu qui implique plus d'une personne. J'engueule même mon ordinateur si le résultat ne me plaît pas. Je me trouve des excuses minables genre « je suis pas en forme », « je suis pas concentrée ». Par contre, le pouilleux massacreur, j'dis pas – pour mon côté sadique, limite serial killer.
- Je gagatise devant mes lapins. Je leur parle comme à un être humain. Vous voyez les mémés avec leur chats ou leur chiens ? Et bien moi pareil, je vous laisser imaginer les scènes.

En dehors de ça, je suis quand même charmante et civilisée. Je pourrais même vous demander combien de sucres vous voulez dans votre thé. Et sinon... et bien, j'ai un peu triché car j'ai des choses bien plus inavouables que cette liste mais, je ne suis pas folle, vous savez ?
Voilà j'espère avoir honoré le contrat et, comme il se doit, je désigne à mon tour trois autres victimes (le retour de la vengeance du serpent à plumes) : Boubou, Pop's, Pucca (bizutage pour les deux dernières, Boubou, parce que j'aime bien te taquiner).






samedi 16 octobre 2010

Le SAV des amis

- S'il vous plaît ! Je viens changer le modèle. Celui-ci ne me donne pas entièrement satisfaction : il me tire toujours la gueule, me critique sans cesse, me juge et me casse dès que j'ai le dos tourné. Votre publicité précise bien : satisfait ou échangé... Et bien, me voilà. Je viens changer mon article et j'aimerais consulter votre catalogue. Avez-vous des nouveautés à me proposer ? Que me conseillez-vous ?

- Oui, celui-là me paraît parfait. Serviable, beau garçon. Intelligent mais pas trop. Le sens de l'humour, juste ce qu'il faut. Bon, si je le prends, est-ce que j'ai un mois pour m'assurer qu'il me convienne ?
Vous imaginez la scène ?
Non ? Oui ?
Un grand magasin du type les Galeries Lafayette, ou encore le Printemps. Un de ces ruches bourdonnantes, tout droit sortie d'un livre d'Emile Zola mais en plus moderne, plus clinquant, avec sa cohorte de vendeurs affairés, ses escalators rutilants, ses cabines grandes comme un studio et son achandalage monstrueux. Imaginons un rayon particulier, pile au premier étage, doté d'un service non moins spécial :  le SAV des amis où l'on vient se fournir en amitiés diverses et variées ; où l'on vient changer un ami devenu un peu trop vieux, un peu trop collant, pas assez « in », sans doute trop « out ». Ce serait étrange non ?
Ce serait tout autant instructif finalement. Sur celui qui choisit, celui qui est choisi ; les qualités qui sont demandées, comme sur un catalogue on coche ce qui nous plaît le plus, en excluant les défauts trop visibles bien entendu. Ce serait presque sociologique de voir comment chacun réagirait, vous et moi – tout le monde dans le même panier. Tout le monde avec son caddie en se croisant dans ces quelques mètres carrés, à la recherche de la perle rare.
Au bout de combien de temps pourrait-on se faire rembourser une amitié frelatée ? Aurions-nous les fameux 7 jours de délai de réflexion et, soyons fous, 14 si l'on pouvait passer commande sur Internet. Au bout de combien de temps le tricot d'un amour s'effiloche, s' « anicroche », se décroche ?
Je voudrais un ami loyal, sincère, franc et droit. Je voudrais une amie qui m'accepte telle que je suis et qui veille sur moi comme je veille sur elle quand l'une et l'autre n'allons pas bien. Je voudrais un amour sincère, dénué de vices cachés, avec pacte de fidélité.... Et une pincée d'humour pour faire passer les tracas du quotidien, les engueulades, les prises de tête et les coups du sort.
Mais, soyons réalistes, moins cyniques : on ne change pas une relation bancale pour une autre qui corresponde parfaitement à nos critères de sélection. Honnêtement, ce serait le gros bordel. Et puis, que fait-on des produits en soldes, mal étiquetés, des fin de saison ? Que fait ton des vices cachés, des accrocs dans le contrats et des malentendus ?
SAV des amis, bonjour. Ne quittez pas : nous allons prendre votre appel...
Mais parfois, parfois, ce serait tout de même plus simple pour éviter les déceptions, les trahisons.


dimanche 10 octobre 2010

Deux

Le bébé marche sur ses deux jambes à présent et non plus à quatre pattes. Il ne fait plus ses "areuh areuh" et fait bien ses nuits, merci. Bref, ce blog a deux ans depuis 3 jours. J'ai  encore  failli l'oublier. Vous voyez bien que j'ai un problème avec ma mémoire ?

lundi 4 octobre 2010

La bosse des maths

Méfiez vous : le titre est trompeur. Je n'ai pas une passion pour les additions, les soustractions, les multiplications ou encore les équations du second degré.  Bien au contraire,  on ne peut pas dire que je sois une matheuse convaincue... même s'il m'arrive de mater quand je flâne dans les rue du vieux Lille.
Alors, pourquoi la bosse des maths ?
Parce que le titre est joli, certes, mais même en tant que littéraire pure et dure, j'ai noté un certain attrait pour les chiffres dans la vie quotidienne. Avez-vous remarqué en effet combien  de numéros un être humain doit assimiler au cours de son existence ?
Faisons un petit bilan. Ensuite, à vous de me faire part de vos listes dans vos commentaires. Et je suis sûre que j'en oublie...
- Numéro de sécurité sociale. Même si parfois il m'arrive d'oublier un ou deux chiffres. C'est la mémoire qui part en capilotade ma pauv'dame !
- Compte bancaire. Je le connais par coeur, y compris avec la clé et le code guichet. La classe.
- Numéro de carte bleue et carte de retrait (qui n'est pas le même, vu qu'elle est attachée à ma convention chez... non mais en plus je vais pas leur faire de la pub !).
- Code pin quand le mobile s'éteint brutalement. Ça peut faire mal si on attend un coup de fil hyper hypra important.
- Digicode pour la porte de mon immeuble. Ce serait ballot de rester "enfermée dehors" en cas d'Alzheimer précoce.
- Accessoirement, code d'entrée pour ouvrir la grille du parking. Non pas que je possède une voiture, mais c'est toujours pratique pour ouvrir aux invités.
- Horaires principaux du bus. Ceux qu'on prend pour aller sur le marché par exemple, parce qu'on a pas envie de se lever trop tôt et ne pas rentrer trop tard. Sans compter le dimanche où, si on ne fait pas attention, on risque d'attendre trois plombes. Par dessus le marché, c'est bien pratique de chronométrer à la seconde près les ablutions, petits déjeuners et dernières vérifications d'usage. Par contre, ne pas compter sur la rectitude des chauffeurs de bus.
- Anniversaires des amis les plus proches, de la famille (plein de neveux, fratrie nombreuse). Bon, parfois j'y pense quelques jours avant mais, comme je suis distraite aussi, j'y pense et puis j'oublie.
- Numéros de téléphone de certaines personnes les plus proches. No comment.
- Anecdotes liées à certaines de mes marottes – cinéma, séries ou musique. Je peux, dans la conversation, vous balancer des chiffres jusqu'à la nausée.
Voilà, comme je vous l'ai déjà annoncé ci-dessus, j'en oublie sans doute. La liste n'est donc pas exhaustive.
Alors, maintenant, à votre tour de jouer à la bosse des maths.

vendredi 1 octobre 2010

Toux se passe bien

Ce qui est bien quand on est malade c'est d'être chouchoutée, c'est qu'on ne fait rien de ses journées, entre deux quintes de toux, la prise de petites pilules bleues afin de suivre le lapin blanc, qu'on a moins de scrupules à rester en pyjama le plus longtemps possible (d'ailleurs j'ai failli intituler ce billet "pyjama party", ç'aurait eu de la gueule non ?) et par dessus-le marché, vu qu'on a nettement moins d'appétit,  pfff : envolés les kilos superflus qui se sont accumulés durant le week end dernier - c'est pas tous les jours qu'on se réunit pour fêter les noces d'or de ses parents. La faute à ma gueule aussi d'avoir fait ma maligne en m'habillant comme si je me croyais encore en été - t'es folle, tu te crois à Saint-Tropez !

Du coup, je rattrape mes retards de lecture, un peu, et j'ai bien entendu ta demande Plume  concernant celles-ci. Je te parlerais de "Tamara Drewe" de Posy Simonds, si tu veux bien ? J'ai un tag sur le feu - merci Joufflette. Et comme, vous ne vous êtes pas départagé(e)s, je posterais donc "la bosse des maths" et "le SAV des amis" dans la foulée. Mais pas tout de suite, faut pas m'achever non plus.

Sur ce, je vous laisse vaquer à vos aventures bloguesques, twistesques et facebookiennes, et je repars dans les fascinantes années 60 des Mad Men.

mardi 21 septembre 2010

Du grand n'importe quoi !

Je vous préviens : ce billet est garanti 100 % à teneur futile, voire complètement inepte et assumé.
Pour tout vous dire, j'ai fait plus que me balader ces derniers jours. Je voulais profiter des derniers rayons de soleil. Du coup, j'ai voulu vous faire partager mes vagabondages super passionnants.
Vendredi, je suis donc allée me promener dans une grande surface que je ne nommerais pas mais qui commence par C et finit par four. 
Non, ce n'est pas du remplissage mais juste le relevé d'une anecdote qui m'a quand même un peu amusé, il faut bien l'avouer.
Errant dans les rayons à la recherche d'un pommeau de douche (oui parce que j'ai en effet de nouveau l'eau chaude, pour ceux qui suivent mes péripéties sur Facebook). Je ne sais pas pourquoi, mais je me suis retrouvée du côté des cafetières – et non, ce n'est pas une allusion à toi, Pop's
En réalité l'histoire est bien plus triviale que cela. 
Voilà donc que se dirigent vers moi trois vendeurs. On m'a fait gentiment remarquer hier que d'habitude, c'est assez difficile d'en harponner un, alors trois d'un coup : c'est Byzance... Tout sourires, ils s'approchent. 
Deux solutions s'offrent à moi : soit, ils sont à la recherche du client lambda suite à un concours de celui-qui-renseigne-le-moins-dans-la-journée-à-la-fin-si-tu-perds-c'est-toi-qui-paie-le-verre ; soit ils n'ont pas vu de femme(s) dans ce rayon depuis... allez, au moins 10 minutes (auquel cas je souris intérieurement  "cause toujours, mon coco "). Tout aurait pu se passer sans anicroche si ce n'est que l'un des vendeurs poussait un transpal. Et un transpal plus trois hommes qui s'engouffrent en même temps. Bref, vols planés de 3 ou 4 cafetières posées délicatement en exposition avec bris à la clé (attention, pas les petites cafetières pour budget d'étudiants fauchés). Et moi de rétorquer : "Ah, je savais pas que je faisais cet effet là".
Sinon, je crois que je vous déjà raconté mon amour pour l'un des plus vieux bars de Lille  ? Non ?  Oui ? Pour ceux qui prennent le train en route, il s'agit de  l'Illustration. J'avais une mission de la plus haute importance puisqu'il s'agissait de livrer le dernier, mais non le moindre, des ingrédients du cocktail que j'apprécie le plus là bas : le Baiser*.
Et bien, figurez-vous que sur trois jours de temps, j'y suis allée trois fois. Bon, pour certains ce n'est pas un exploit, mais pour un ours ascendant cacochyme** tel que moi, c'en est un. Il faut dire qu'en ce moment, j'ai envie de voir du monde. Du coup, après que le patron m'ait claqué la bise à la vieille habituée que je deviens, j'ai posé mes petites affaires pour continuer de lire mon bouquin. C'est l'un des avantages de ce café : vous pouvez y venir seul(e) sans que l'on vous regarde d'un air suspicieux ou goguenard. Et hier, en compagnie d'une amie, j'ai enfin pu goûter l'une des spécialités de bières de ce bar très pittoresque, au charme fou : la cuvée des Jonquilles.
Voilà, ceci est mon grand n'importe quoi du week-end.
A cela s'ajoute une rentrée tardive chez moi où mes lapins m'attendaient en tapant du pied en roupillant  comme d'habitude puisqu'à partir d'une certaine heure le dimanche, la ligne 50 est comme qui dirait aussi régulière qu'un bon mot dans la bouche d'un évêque anglican.
Rassurez-vous, je reviendrais avec un vrai billet avec des morceaux de bêtises réflexions dedans***. Je vous donne même le choix du suivant (des posts plus ou moins rédigés, parfois moins que plus d'ailleurs) :



  • Nous avons donc l'arrivée de la deuxième lapine in mi casa.



  • La bosse des maths. Le titre est énigmatique ? Allez, lancez vous si vous voulez satisfaire votre curiosité.



  • Le SAV des amis. Vous connaissez ? Non ? Et bien laissez-moi vous en parler. 
     
    * Je précise, sinon on va croire que je fais de avances à chaque fois que je vais dans ce bar.
    ** Ça fait un moment que je voulais placer ce mot : voilà qui est chose faite !
         *** Après la démocratie particpative de Ségo-Pure Laine Royale, place au blogging participatif.

lundi 13 septembre 2010

Rentrée des classes - Game Over


Durant 4 mois au minimum, une librairie ressemble à une ruche... enfin, surtout les rayons scolaires, livres de poche et papeterie. Nos amis les collègues DVD/musique regardent passer le TGV tandis qu'ils répondent mollement aux questions des rares clients en magasin. Il faut savoir qu'une rentrée se prépare dès début mai. Pour ma part, je commençais à recevoir les commandes un peu avant car il fallait livrer les écoles avant la fin de l'année scolaire. Tout un chacun doit donc s'organiser un maximum pour que la ruée se passe au mieux. Oui mais tout n'est toujours pas si simple au royaume de Libraire-Land. C'est sans compter les rouages dans la machine, l'huile qui est bonne à jeter, les couacs dignes d'une fanfare désynchronisée... et les nombreuses crises de nerf.
Commençons par les fameuses listes, celles que tout libraire digne de ce nom se doit d'obtenir afin de préparer les quantités qui vont s'empiler sur les tables. Ne croyez pas que la liste est synonyme de sésame : il faut en effet se renseigner sur le nombre de classes qui vont utiliser tel ou tel manuel, vérifier si le code barre est correct et, à ce jeu, on peut avoir des surprises désagréables, vérifier également si l'édition demandée est toujours disponible auprès du fournisseur. On a souvent le cas d'un livre épuisé : c'est alors la croix et la bannière pour prévenir le professeur qui parfois, il faut l'admettre, fait sa tête de mule, pire que moi. On a beau leur dire : "la nouvelle édition est parue, celle que vous demandez n'existe plus" : ils s'en foutent comme de l'an 40 , comme de la prise d'Alésia par Jules César devant un Vercingétorix furibond. J'exagère peut-être mais j'ai déjà vu le cas de certains qui restent campés dans leur position et veulent garder à tout prix leur manuels tout miteux,  en aucun pas par nostalgie. On se demande jusqu'au se niche la radinerie ? Je pourrais vous en citer des profs qui demandent un bon de livraison pour un livre à 2 euros ou mieux, une gomme à 30 centimes. Mais non, je ne vais pas faire ma mauvaise langue...

Et encore, ça c'est quand on les obtient ces fabuleuses listes. Imaginez les ruses de sioux qu'il faut avoir pour obtenir les personnes en question : il y a toujours un assistant de l'assistant de, la secrétaire qui n'est plus la même du jour au lendemain, un temps d'attente téléphonique indéfiniment long puis plouf, plus de communication car toutes les lignes sont occupées  : bref que du bonheur, de la joie et de la bonne humeur, comme dans "la petite maison dans la prairie".


Mais il est vrai que la plupart des lycées et collèges jouent le jeu. L'intérêt de coopérer est tout de même que tous les élèves aient leur matériels et leurs manuels le jour de la rentrée proprement dite. Quelques collectivités ont même l'obligeance d'envoyer les listes sans tarder et sans qu'on ait eu besoin de les demander. 

C'est un fait : le temps joue contre le libraire en cette période cruciale. 

Certains éditeurs obscurs, du genre installés à Trifouillis-les-Oies, ferment pour les congés d'été. Le but de l'opération est de lancer les commandes afin qu'elles soient traitées et livrées une semaine au moins avant le jour fatidique. Le leitmotiv est : de la place, il faut faire de la place. 
Et que dire des conditions de travail !
Imaginez un quai de déchargement vide la plupart du temps qui, d'un coup se trouve inondé de palettes complètes, à perte de lunettes vue de myope. Parce que c'est lourd des bouquins, mine de rien. Surtout quand il n'y a qu'un seul transpal et que les diables, ces chariots si pratiques sont, ou cassés – comme ces caddies de supermarchés qui virent toujours à gauche en bien pire, ou  alors ils sont déjà pris d'assaut.
En tant que responsable des collectivités, je passais le plus clair de mon temps sur ce fameux quai, si possible les portes coulissantes grandes ouvertes, en plein été, pour à la fois profiter du soleil (quand il y en avait) et éviter d'allumer la minuterie tous les quart d'heures. C'était quand même plus sympa : je ne bronzais pas, je profitais de la clarté et parfois on me regardait comme un singe derrière sa cage, en se demandant si oui on non on devait me lancer des cacahuètes. Je passais le plus clair de mon temps à contrôler les quantités et vérifier l'état de la commande. Parfois je repartais dans mon bureau prendre une aspirine avant d'engueuler copieusement houspiller tel ou tel fournisseur qui n'avait toujours pas honoré ma demande et le temps, ça va vite, ma bonne dame ! 

Après la rentrée, j'étais tout le temps écartelée  entre le quai où il fallait continuer à contrôler, et les appels des clients qui n'arrêtaient pas - début de l'hystérie donc. Un coup de cutter est si vite arrivé sur la couverture d'un ouvrage (se reporter ici). Le livreur se plante de jour, voire d'adresse, laisse des cartons sur son quai à lui : tous les combinaisons possibles et inimaginables.
Avant d'accepter ce poste, j'étais du genre fille assez frêle. En 6 ans, je n'a pas eu besoin de fréquenter les salles de sport : essayez de porter des cartons de livres de 25 kilos tous les jours à raison de x fois, et vous comprendrez ! Sans compter les kilomètres de courses à travers les couloirs : Dieu, que je regrette de ne jamais avoir pratiqué les rollers !
J'aurais encore des choses à dire sur l'hystérie collective d'une rentrée scolaire en librairie, mais j'espère qu'au moins vous aurez une certaine idée de ce que ça peut représenter.






vendredi 10 septembre 2010

Les semelles au vent*

Au siècle dernier, celui d'avant, j'aurais été un de ces va-nu-pieds traînant de ruelles en rues malfamées de Montmartre ou d'ailleurs ; refoulé d'une guinguette à l'autre car ivre mort, les rêves pourtant plein d'espoir et enfiévrés par l'alcool. L'absinthe aurait chanté dans mon verre à l'instant où le sucre se dissout dans la cuillère. Pour quelques sous,  j'aurais tapé des pieds, comme tous ces poivrots, pour que cette fille mal fagotée et trop fardée pousse la goualante sur les planches de ce petit cabaret. Puis je me serais frayé un passage parmi la foule, avant d'atteindre  les Enfants du Paradis, le temps que l'expo universelle ouvre ses portes, surmontée de cette étrange tour de métal.
Je m'en serais allé moi aussi les poches trouées, les semelles au vent et sifflotant un air comme un vrai titi parisien ; un vrai de vrai, gouailleur, casquette vissée sur la tête, écharpe crasseuse nouée autour de mon cou. Je n'aurais pas eu assez de talent pour déclamer ma prose mais j'aurais écouté les mots de Verlaine et de Rimbaud, ces amants maudits, ces amants non-dits. Ou encore Baudelaire m'invitant au voyage en attendant que vienne l'heure du serpent qui danse.
Peut être que j'aurais repris mes carnets de croquis, tentant de percer les mystères de l'être humain par un trait de fusain. Tous ces visages, ces mélancolies, toutes ces histoires. Au pied de Notre Dame. Sur les bords des quais de Seine. Chapardant ici ou là.
Mais la modernité est passée par là. Je ne serais jamais un de ces bohèmes, un de ces traînes savates. Je ne suis qu'un intrépide voyageuse qui remonte les siècles et m'octroie, le temps d'une soirée, un voyage virtuel, un retour vers le passé, une fantaisie sur la route qui me mène au Sacré-Coeur.

* Petite fantaisie. Petit arrêt où tou(t)s s'entrecroisent au delà de la vérité historique.

lundi 6 septembre 2010

Je brade, vous bradez, ils bradent... en mots




Enfin presque, car avant tout il y a tout de même quelques précautions d'usage :
Ne jamais attendre d'arriver aux abords de la braderie pour retirer de l'argent aux distributeurs automatiques car c'est niet, mission impossible ou presque. Au pire des cas, vous auriez une mine déconfite en constatant que les réserves sont à secs. Et vient alors la galère de trouver un distributeur pas encore pillé et où la file d'attente n'atteint pas le trottoir d'en face. A éviter donc.
En parlant d'argent liquide : ne prendre que l'essentiel. De l'argent, évidemment, une carte d'identité – on ne sait jamais, et la carte des transports en commun. Pour ma part, j'ai mis mon sac besace en bandoulière en y fourrant un carnet de notes, mon portefeuille plus allégé qu'une barquette de 0 %, un appareil photo numérique afin de prendre les magnifiques clichés sur le post ci-après, mal cadrés et à contre jour, mon paquet de cigarettes – rituel de sortie de bar oblige, et des lunettes de soleil parce qu'honnêtement, pour une fois il était de la partie le vieux briscard. Non mais, comment ça, il fait toujours moche dans le Nord ? 
La tenue adéquate : de bonnes baskets qui ont déjà vu des centaines de kilomètres et dans lesquelles on est à l'aise parce que faut pas vous leurrer, vous allez en bouffer du bitume et des pavés.
Voilà, vous êtes parées pour affronter deux jours de braderie.



Itinéraire d'une intrépide bradeuse
Je n'avais aucune idée préconçue quant à l'itinéraire que j'allais prendre. Je me suis juste fiée à mon instinct.
Je suis passée un peu partout, me faufilant, ou piétinant comme tout un chacun parce que trop de monde en même temps. Du boulevard Victor Hugo, en passant par Jean Baptiste Lebas – la brocante pure et dure, faire un « tour de manège » gratuit porte de Paris, vers Rihour - on en voit du monde. Un peu moins ce dimanche mais il faut dire aussi que j'avais changé mon itinéraire : Gambetta, place aux marchands « industriels » où les étals sont parfaitement alignés et les produits déclinés en plusieurs exemplaires ; place de la République et boulevard de la liberté où j'ai enfin trouvé mon bonheur puis direction vers le vieux Lille. La fatigue a eu raison de ma volonté de terminer par le quai de Wault, le clou du spectacle.
Et tout ça pour arriver là car, c'est bien connu, un bon bradeux est aussi un amateur de bière(s) et je n'ai pas failli à la tradition :


Mes impressions
  
Je n'ai assisté à la braderie qu'en tout et pour tout deux fois et demi (le demi parce que un bref passage en famille en fin d'après midi lorsque tout le monde plie bagage – ça compte pour du beurre). J'ai de bonnes impressions, et de moins bonnes.
La plupart des gens parlent volontiers avec vous lorsque vous attrapez des phrases au vols ou que vous surprenez des sourires entendus. Certains par contre vous jettent un regard semblant dire « mais sur quel spécimen je suis tombé(e) ». J'en ai eu mon compte.
Et quelques instantanés : une discussion avec un charmant vieux monsieur au look très antiquaire habitant le quartier de Notting Hill – conversation en VO non sous titrée of course ! Des éclats de rire avec certains bradeurs face à des situations cocasses. De la musique dont une fanfare itinérante reprenant « comme d'habitude » puis « Dirty old town ». De l'allemand, du flamand, de l'anglais : en veux tu en voilà. Des sentiments de gratitude lorsque vous indiquez le métro le plus proche ou quand vous prenez carrément les choses en mains parce que les personnes semblent paumées. Un simple « suivez moi, je prends la même ligne » et une attente en haut des escaliers afin de vérifier si on a été bien suivie. Des rames qui passent toutes les minutes : un exploit pour un samedi ! Les lignes de bus, par contre, c'est autre chose : du retard, de l'attente, rien de signalé sur les panneaux d'information : c'est ce qu'on appelle une organisation « transpolesque » en demie teinte.
Mais globalement, j'ai apprécié mes deux jours. Je n'attendais rien de particulier, hormis beaucoup de marche, de la foule et des anecdotes.
Et par dessus le marché, j'ai recroisé une amie que je n'avais pas vue depuis un an.


Je brade, vous bradez, ils bradent... en images

Début de braderie du côté de Victor Hugo

Circulez : y a plus grand chose à voir

Emportée par la foule..
La chine du côté de Jean-Baptiste Lebas


Nous aussi on a notre "police montée" (j'espère qu'ils ont prévu des gros sacs!)


Wazemmes après la débâcle


Boulevard de la Liberté : y entrer c'est facile, en sortir est un chemin de point de croix

Au concours du plus gros tas de moules (et vous avez de la chance, vous n'avez pas eu droit à l'odeur)

Un peu de musique pour patienter

Place du Général de Gaulle avant la halte bière

On prend la pose pour l'Intrépide (et on fait de la pub pour le stand)

Place de la République pendant la "tempête"
Victor Hugo : c'est parti mon kiki !


J'ai failli me laisser tenter ici par des comics

vendredi 3 septembre 2010

Le calme avant la tempête...


ou devrais-je dire avant la marée humaine qui va débouler fouler piétiner les rues du centre ville, et ailleurs, à partir de demain 14 heures. Enfin, ça c'est pour la version officielle car en vérité on a déjà commencé à brader ici et là, surtout du côté des brocanteurs.

Demain donc, je prendrais certainement un bain de foule, à défaut de prendre une vraie douche car, depuis 15 jours, mon chauffe eau est en panne et je vais finir par rêver très fort d'un barbotage en règle. Je ne chinerais ni ne braderais quoi que ce soit mais moi aussi je vais arpenter le vieux Lille et sans doute les abords du quai de Wault afin de
"chiper" quelques photos.

Voilà ce à quoi ressemble la plus grande braderie d'Europe à l'avant veille du lancement. Et quoi de plus représentatif que les traditionnels panneaux interdisant toute installation afin de faciliter le passage de nos amis les pompiers et représentants de l'ordre sur les grands axes (beaucoup de bruit, des moules avariées, de la bière pas fraîche, la foule qui se presse : bref, beaucoup de malaises et d'évanouissements à l'horizon) ?
Place aux photos maintenant :







Place de la République, où pour une fois il faisait un soleil magnifique. Accessoirement le point de départ de tou(te)s les manifs "mouvements de liesse divers  et variés".




Au carrefour de Gambetta et rue Solférino (mon ancien quartier général). Si vous voulez manger asiatique, c'est l'endroit rêvé !